Rester ferme en imposant de nouvelles sanctions, mais aussi tendre la main à Vladimir Poutine pour que la situation s'apaise dans l'est de l'Ukraine: l'Union européenne cherchait hier une stratégie pour sauver un cessez-le-feu moribond. Au lendemain d'un G20 où les Occidentaux ont durement critiqué le président russe Vladimir Poutine, les ministres européens des Affaires étrangères devraient décider d'élargir la liste des personnalités dont les avoirs sont gelés et qui sont interdites d'entrée dans l'UE. Sont visés des individus appartenant à la hiérarchie des séparatistes prorusses qui tiennent les bastions de Donetsk et Lougansk, selon plusieurs sources diplomatiques. La situation dans l'Est, stabilisée par un cessez-le-feu début septembre, va de mal en pis depuis la tenue le 2 novembre d'élections dans les Républiques séparatistes autoproclamées, que la Russie a de facto reconnues, au grand dam de la communauté internationale. Depuis, les combats ont redoublé d'intensité et Kiev a accusé la Russie d'envoyer des troupes de combat et du matériel militaire en renfort aux rebelles. L'Otan et les observateurs de l'OSCE déployés dans la zone ont confirmé, alors que Moscou nie catégoriquement. Le président ukrainien Petro Porochenko se dit prêt à "un scénario de guerre totale", et l'armée affirme que rebelles et troupes russes "se préparent à une offensive". Dans ce contexte, les dirigeants occidentaux réunis ce week-end au G20 en Australie ont réservé un accueil glacial à M. Poutine. Le président américain Barack Obama l'a prévenu: "l'isolement de la Russie se poursuivra" si le président russe ne fait pas en sorte que les accords de Minsk soient respectés. "Il y a eu une unité entre les pays d'Europe et les Etats-Unis (...) Nous allons continuer de faire pression et si la Russie continue de déstabiliser l'Ukraine, d'autres mesures (de sanctions) vont suivre", a menacé le Premier ministre britannique David Cameron. Alors que les Anglo-Saxons ont été les plus virulents, la plupart des Européens, dont plusieurs dirigeants ont échangé avec Vladimir Poutine en marge du sommet, veulent tout faire pour le ramener à la table des négociations. "Il est important de saisir toute opportunité de parler. Il y a une grande proximité de vues entre Européens sur l'Ukraine et la Russie", a expliqué la chancelière allemande, Angela Merkel. Mardi dernier, elle avait affirmé que l'UE ne prévoyait pas pour l'instant de nouvelles sanctions économiques contre Moscou.