Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a indiqué, hier, que son pays espère que les pourparlers sur le statut spécial des régions séparatistes de l'est de l'Ukraine, prévu par l'accord de cessez-le-feu signé à Minsk, commenceront prochainement. Selon lui, le protocole sur le cessez-le-feu, signé, vendredi dernier, à Minsk, lors d'une réunion entre Moscou, Kiev, les rebelles et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), « prévoit que des mesures soient prises » visant à définir « le statut du sud-est de l'Ukraine ». Ce statut devrait être discuté à Minsk, la semaine prochaine, selon le Premier ministre de la République séparatiste de Donetsk (DNR), Alexandre Zakhartchenko, qui plaide ouvertement pour l'indépendance des régions pro-russes. Alors que Kiev et les séparatistes se sont mutuellement accusés ces derniers jours des violations de la trêve, Lavrov a exprimé la « vive préoccupation de la Russie » face à une concentration présumée d'armes lourdes par l'armée ukrainienne près de Debaltsevo, à Donetsk. « Nous avons fait part de notre préoccupation aux autorités ukrainiennes », a-t-il ajouté. La veille, le président russe, Vladimir Poutine, et son homologue ukrainien, Petro Porochenko, se sont mis d'accord au cours d'un entretien téléphonique pour poursuivre le dialogue en vue de mettre un terme au conflit dans l'est de l'Ukraine. Selon le communiqué du Kremlin, les deux dirigeants ont discuté « des actions pour faciliter un règlement pacifique de la situation dans le sud-est de l'Ukraine ». « Lors de l'entretien, les deux parties ont poursuivi leurs efforts de coordination des actions pour soutenir le cessez-le-feu entre troupes ukrainiennes et rebelles pro-russes dans l'est de l'Ukraine », indique, de son côté, un communiqué de la présidence ukrainienne. Cela dit, malgré les efforts des deux dirigeants en vue d'une issue pacifique à la crise, l'Union européenne a approuvé, lundi dernier, de nouvelles sanctions contre la Russie. Une décision qui a provoqué l'ire de Moscou dont le Premier ministre, Dmitri Medvedev, a promis que son pays répliquera « de manière asymétrique » à toute nouvelle sanction si ses partenaires occidentaux cèdent à « la tentation de recourir à la force dans les relations internationales ». Pour le responsable russe, la crise n'est pas terminée et chaque camp devrait saisir l'opportunité offerte par le plan de paix avancé par le président russe. Sur le terrain, les rebelles ont libéré près de 650 personnes capturées au cours des cinq mois de conflit, selon une source au sein du gouvernement ukrainien, clarifiant des chiffres fournis par le président Petro Porochenko.