Le Global Entrepreneurship Monitor-GEM (Moniteur de l'entrepreneuriat mondial) relève un dysfonctionnement dans le processus global d'encadrement de l'activité entrepreneuriale. Le développement de l'entrepreneuriat et son impact sur la croissance économique, les conditions de création d'entreprises à fort potentiel, la relation université-industrie, les outils de mesure des politiques publiques, les différents programmes et outils de promotion de la culture entrepreneuriale constituent les principaux thèmes du débat de la Semaine mondiale de l'entrepreneuriat (GEW) inaugurée, hier à l'hôtel Hilton à Alger, en présence du ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb. Organisée sous le thème "L'écosystème entrepreneurial algérien", dans sa globalité, la plus grande campagne mondiale pour promouvoir l'esprit d'entreprise prévoit la tenue de 2 000 activités dans 48 wilayas, avec 500 partenaires. "L'entrepreneuriat doit être un état d'esprit qui doit être développé dans les écoles, les centres de formation, les universités", a estimé Mehdi Bendimerad, chef d'entreprise et président de Napeo Algérie, l'association qui assure l'organisation et la coordination de l'événement en Algérie. "Il devrait devenir une priorité dans la stratégie de développement dans notre pays", a-t-il suggéré. Les thèmes abordés, cette année, de l'avis même du ministre de l'Industrie, sont en phase avec les préoccupations du gouvernement en matière de développement. "Cette rencontre est, de mon point de vue, hautement signifiante en cette phase de relance de notre économie, dont l'industrie est vouée à en être le moteur", a indiqué le ministre dans son allocution d'ouverture, soulignant l'ambition de l'Algérie qui recèle toutes les conditions "pour entrer dans le cercle restreint des pays émergents et figurer parmi les plus éminents acteurs qui contribuent aux reconfigurations en cours de l'économie mondiale". M. Bouchouareb souligne que l'industrie est au cœur du processus de relance de notre économie. "Le plan d'action du gouvernement a pris la mesure des enjeux et défini les grands axes d'une action structurante de long terme visant à moderniser le tissu industriel pour le porter aux standards internationaux de compétitivité et d'excellence technologique. Comme elle vise également à agir en profondeur sur la cohérence des processus industriels en encourageant les dynamiques d'intégration verticale des chaînes de valeurs, en stimulant l'innovation et en multipliant les synergies", a-t-il rappelé. Le ministre, qui a annoncé la candidature de l'Algérie pour abriter le congrès mondial de l'entreprenariat, constate une grande convergence entre les objectifs de la manifestation et ceux de la politique menée par son département "en matière d'appui à la diffusion et la vulgarisation de l'esprit entrepreneurial et la création d'entreprise". Sur ce point, le Global Entrepreneurship Monitor-GEM (Moniteur de l'entrepreneuriat mondial) relève un dysfonctionnement dans le processus global d'encadrement de l'activité entrepreneuriale. Les indicateurs relevés semblent montrer une focalisation des actions des pouvoirs publics dans les premières phases d'accompagnement du démarrage de la création d'entreprise, alors que les actions ciblant les phases de consolidation des entreprises créées ne sont pas suffisamment développées. Si les entreprises survivent et passent facilement le cap de la première phase, les difficultés surgissent à partir de la seconde phase et les probabilités de réussir le passage à la troisième phase sont très réduites. Et, c'est à ce niveau que le besoin d'un accompagnement de proximité ou de coaching émerge avec insistance. L'activité entrepreneuriale reste encore dominée par les hommes, même si les femmes ont enregistré une progression ces dernières années. C'est un entrepreneuriat jeune et familial. Ils sont, en majorité, d'un niveau d'instruction secondaire, très peu de niveau supérieur. Généralement, ce sont les parents qui ont influencé leurs enfants à créer une entreprise. Les sources les plus fréquemment utilisées de conseils pour les entrepreneurs en phase de démarrage en Algérie sont les parents et les amis. Près de 64% des personnes recevant des conseils les obtiennent de ces sources. Très peu reçoivent des conseils de professionnels (comme les banques, les avocats, les comptables et les prestataires de services de développement. Ce qui explique le taux de mortalité quelque peu élevé. Les résultats GEM pour l'Algérie suggèrent que davantage d'efforts sont nécessaires pour renforcer la culture entrepreneuriale. M. R.