L'exécution brutale de l'otage américain, Peter Kassig, et de 18 soldats syriens a jeté l'émoi au sein de la communauté internationale, qui, en dénonçant cet acte barbare, a réitéré sa détermination à lutter contre ce groupe innommable qui en est l'auteur. La Maison-Blanche a confirmé l'authenticité de la vidéo diffusée dimanche qui montre la tête du jeune otage américain de 26 ans après son exécution par les terroristes. Il n'en fallait pas plus pour susciter une cascade de réactions, à commencer par Washington. C'est "un acte de mal absolu mené par un groupe terroriste que le monde considère, à juste titre, comme inhumain", a dénoncé le président américain Barack Obama. Les actions du groupe "ne représentent aucune foi, et certainement pas la foi musulmane qu'Abdul Rahman avait adoptée", a-t-il ajouté, en citant le nom pris par Peter Kassig après sa conversion à l'islam. Avant même la confirmation de l'authenticité de la vidéo, le Conseil de sécurité nationale (NSC) du président Barack Obama a, dans un communiqué, affirmé que "si (l'authenticité) est confirmée, nous sommes horrifiés par le meurtre brutal d'un travailleur humanitaire américain innocent et nous exprimons nos plus sincères condoléances à sa famille et à ses amis". De nombreux dirigeants ont également condamné ces exécutions, qui sont "une nouvelle illustration de la détermination de l'Etat islamique/Daech à poursuivre son programme de terreur", selon la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini. "Tous les auteurs de violations des droits de l'Homme devront rendre des comptes. L'UE n'épargnera aucun effort pour atteindre cet objectif", a-t-elle ajouté. Elle a réaffirmé, hier, que l'Union européenne, dont plusieurs pays participent aux frappes contre l'EI en Irak, restait "pleinement engagée à lutter" contre les terroristes dans ce pays et en Syrie. Par ailleurs, réagissant à l'information, le président français, François Hollande, a qualifié dimanche de "crimes contre l'humanité" la décapitation de l'otage américain Peter Kassig, ainsi que de 18 soldats syriens, et a assuré que la France allait "continuer le combat" contre cette organisation terroriste. Au-delà des exécutions, diplomates et experts s'interrogent sur la forme inédite de la vidéo qui a été diffusée dimanche. Elle s'avère, en effet, totalement différente des précédents enregistrements de l'EI annonçant les exécutions des quatre otages occidentaux décapités depuis la mi-août : les journalistes américains, James Foley et Steven Sotloff, et les humanitaires britanniques, Alan Henning et David Haines. Le groupe Daech a revendiqué dimanche l'exécution par décapitation du travailleur humanitaire, troisième otage américain, enlevé le 1er octobre 2013 en Syrie, en représailles à l'envoi de conseillers militaires en Irak. A. R.