La situation empire au fil du temps car aucune solution n'a été apportée par Algérie Poste pour atténuer les vicissitudes endurées par les milliers de retraités qui se déplacent pour empocher leur pension virée le 26 de chaque mois au niveau de la wilaya de Guelma. Cette journée censée être bénie, est cependant appréhendée, voire redoutée par les ayants droit car avant le lever du jour, les bureaux de poste sont assiégés par une foule compacte de vieilles personnes impatientes de retirer leur argent. En dépit de l'existence de recettes et agences postales au centre-ville, dans les quartiers de la Maouna, Agabi, Oued-Maïz, Emir Abdelkader, frères Rahabi, Aïn-Defla et Fougerolle, le chef-lieu de wilaya est confronté à ce phénomène récurrent qui offre un spectacle affligeant ! En effet, ces personnes du troisième âge sont malmenées, épuisées par une chaîne interminable devant les guichets et parfois les ordinateurs cessent de fonctionner faute de connexion avec le centre des chèques postaux d'Alger. Ces pannes récurrentes sont devenues banales et chacun prend son mal en patience car les jérémiades et les réclamations n'ont aucun écho auprès des préposés qui subissent stoïquement ces aléas et ces perturbations. Ce mercredi, nous avons effectué une virée à la recette principale d'Algérie Poste et nous avons été frappés par la présence de centaines de personnes alignées dans cinq chaînes et il est impossible de se frayer un petit passage dans ce hall submergé d'usagers impatients d'empocher leur maigre pension. Pour des raisons inexpliquées les quelques bancs destinés aux handicapés et aux malades ont mystérieusement disparu et les septuagénaires et octogénaires sont contraints à une station debout durant des heures ! Ammi Ali, retraité de l'éducation nationale, exprime sa colère : "Les responsables d'Algérie Poste n'ont aucun respect pour le troisième âge ! A la faveur d'une épuisante carrière, nous sommes ballottés et malmenés lorsque nous venons toucher notre maigre pension. C'est honteux de la part d'Algérie Poste qui n'innove pas pour atténuer nos souffrances. Sous d'autres cieux, les retraités sont mieux traités par les pouvoirs publics car les cartes crédit remplacent le paiement en espèces et cette formule n'est pas appliquée chez nous !". Comment tolérer cette cohue indescriptible où des usagers atteints de maladies chroniques, usés par le temps, par l'arthrose, le handicap et autres, sont livrés à eux-mêmes ? Un octogénaire visiblement à bout, nous apostrophe : "Nous souhaitons que la CNR comprenne une bonne fois pour toutes que nous avons droit au respect dû à notre âge ! Il est vital que les virements soient opérés auprès des banques pour soulager Algérie Poste qui croule sous le nombre impressionnant des retraités ! Les distributeurs automatiques de billets de banque doivent être multipliés et installés dans des lieux publics sécurisés pour dégorger les bureaux de poste et répondre aux attentes légitimes des usagers ! Dernièrement, un ancien cadre de l'éducation nationale, a rendu son dernier soupir devant un guichet à cause d'un AVC ! Des cas d'évanouissements et de malaises sont fréquents lors du paiement des retraités !". Les pouvoirs publics sont interpellés pour améliorer et revoir ce mode de virements. H B