Le travail a repris dans l'ensemble des bureaux de poste du pays après un mouvement de protestation qui avait débuté le 2 janvier dernier. A la Recette principale d'Alger (Grande-Poste), tous les guichets étaient ouverts et assuraient l'ensemble des opérations postales et financières. Les agents de la poste ont rassuré que le travail a repris et continuera comme d'habitude jusqu'à 19h. Au niveau du Centre des chèques postaux, situé à côté de la Grande-Poste, d'interminables files d'attente derrière les guichets s'étaient formées dès l'ouverture des bureaux. Mohamed, guichetier à la Grande-Poste, a assuré que le travail a repris dans tous les bureaux de poste, invitant les usagers à effectuer leurs opérations au niveau des agences postales situées dans leurs quartiers respectifs et ne pas se déplacer à la Recette principale. Son collègue, Karim, a indiqué que tous les postiers sont disposés à travailler le vendredi et durant les jours fériés pour résorber les retards cumulés, faisant observer cependant que le mouvement de grève était intervenu durant une "période creuse" où il n'y avait pas de virement de paie de la part des entreprises et autres établissements étatiques. Il a précisé à ce propos que les guichets ont été renforcés dans la mesure où une grande affluence est attendue, après un arrêt de près de deux semaines, regrettant, au passage, les désagréments causés aux usagers de la poste. Il a ajouté que la reprise de travail est intervenue à la faveur des assurances du ministre de la Poste et des technologies de l'information et de la communication, Moussa Benhamadi. "Le ministre nous a rassurés hier (samedi) quant à la prise en charge de nos revendications, lorsqu'il s'était déplacé à la Grande Poste. C'est sur la base de ses engagements que nous avons repris le travail", a ajouté Karim. Même constat au bureau de poste de la place du 1er-Mai, où tous les guichets assuraient les prestations de service habituelles. A l'évidence, les guichets étaient pris d'assaut dès la matinée, formant ainsi des queues interminables. Dans le hall du bureau de poste, les citoyens qui avaient pris leur mal en patience, attendaient sereinement leur tour. Les discussions tournaient autour des jours de grève et de la fermeture des bureaux de poste. Saliha, la cinquantaine, a confié qu'elle avait souffert du manque de liquidités durant cette période, avouant qu'elle avait recouru au crédit chez son épicier. "Je ne m'attendais pas à ce que la grève dure aussi longtemps et je n'avais pas pris le soin de retirer mon argent", raconte-t-elle, expliquant qu'elle est veuve et prend en charge ses deux jeunes enfants scolarisés. Même son de cloche chez Ahmed qui est "à court d'argent" depuis deux semaines. "Je suis disposé à faire la queue même si je dois passer toute la journée à attendre mon tour", a-t-il affirmé. Au bureau de poste Rochaï-Boualem, Hakim raconte qu'il devait effectuer des virements chaque 10 du mois pour rembourser un crédit contracté auprès d'une société, exprimant, à ce titre, sa crainte de se voir contraint à payer des pénalités en raison de ce retard. En dépit des files d'attente, des citoyens rencontrés dans divers bureaux de poste se sont dit "soulagés après deux semaines de souffrance", certains d'entre eux ont émis le vœu d'émigrer vers les banques. C'est le cas de ce vieux retraité, quelque peu grincheux, qui lançait à haute voix : "si ce n'est pas le manque récurrent de liquidité, c'est la grève !", s'est-il exclamé pour exprimer sa colère devant des dizaines d'usagers qui attendaient patiemment leur tour. Reprise dans toutes les wilayas de l'est du pays CONSTANTINE - Le mouvement de protestation des postiers a connu son épilogue, dimanche, tous les travailleurs d'Algérie Poste qui avaient observé une grève dans plusieurs wilayas de l'est du pays ayant repris le travail, ont constaté les journalistes de l'APS. Dans les grandes villes comme Batna, Sétif et Skikda, les recettes principales et les bureaux de poste importants resteront ouverts, dimanche, jusqu'à 19 heures pour accueillir le maximum d'usagers, en particulier les retraités devant toucher leur pension, pénalisés par plusieurs jours d'arrêt de travail. De longues files d'attente pouvaient d'ailleurs être observées devant les structures de la poste depuis dimanche dès 8 heures, notamment à Skikda, M'sila et Bordj Bou Arreridj. Le ministre de la Poste et des technologies de l'Information et de la communication, Moussa Benhamadi, avait souligné, samedi à la Grande Poste, à Alger, son engagement à "prendre toutes les mesures nécessaires pour la prise en charge des revendications Socioprofessionnelles des travailleurs" du secteur. Notons que dans plusieurs autres wilayas de l'est du pays, parmi lesquelles Guelma et Biskra, ce mouvement de protestation des postiers n'avait été suivi que de manière très partielle, les bureaux de poste n'ayant fermé leurs portes que durant une journée.