Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, a estimé hier que les frappes menées depuis deux mois en Syrie par la coalition dirigée par les Etats-Unis n'ont pas affaibli Daech. "Est-ce que Daech (acronyme de l'EI en arabe) est plus faible aujourd'hui après plus de deux mois de frappes de la coalition ? Tous les indicateurs montrent qu'il ne l'est pas", a souligné le chef de la diplomatie syrienne dans une interview sur la chaîne panarabe Al-Mayadeen, basée à Beyrouth. Il a expliqué que ces frappes n'auront aucun impact tant que la Turquie voisine ne contrôlera pas sa frontière. Walid Mouallem a également déclaré que "si les Etats-Unis et les membres du Conseil de sécurité de l'ONU ne mènent pas un réel effort pour obliger la Turquie à contrôler sa frontière (...), même ces frappes de la coalition ne pourront venir à bout de Daech". Il a par ailleurs indiqué qu'un éventuel dialogue entre le régime syrien et l'opposition nécessitait "davantage de temps" pour être établi. L'entretien a été réalisé à Moscou en marge de la visite de trois jours du ministre syrien des Affaires étrangères, au cours de laquelle, il a discuté avec le président Vladimir Poutine des moyens de relancer le dialogue entre régime et opposition. Dans une autre interview avec Al-Manar, chaîne du Hezbollah chiite libanais allié de Damas, Walid Mouallem s'est félicité des "résultats satisfaisants de la visite", indiquant que les deux parties avaient établi "un mécanisme" pour jeter les bases d'un dialogue, tout en soulignant que "la Russie souhaitait un dialogue (...) intersyrien loin de toute ingérence extérieure". "C'est ce que nous souhaitons aussi mais l'opération nécessite davantage de temps (...) ainsi qu'une réévaluation par l'opposition de ses prises de positions antérieures", a-t-il conclu. M. T./Agences