Le gouvernement syrien constitue la véritable cible de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, car ces derniers veulent prendre la direction de la Syrie, a estimé le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem. Lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet du G20 à Brisbane, le président Barack Obama a déclaré qu'il excluait toute possibilité de coopération avec Bachar al-Assad dans la lutte contre l'organisation de l'Etat islamique (EI), parce que le président syrien «avait perdu sa légitimité dans la majeure partie du pays» et que toute action conjointe de Washington et de Damas pourrait affaiblir la coalition internationale engagée dans la lutte contre l'EI. Cette déclaration de Barack Obama «montre que le vrai objectif de la coalition est de prendre la direction de la Syrie», a indiqué M. Mouallem dans une interview à la chaîne de télévision panarabe Al Mayadine au terme de sa visite à Sotchi. «Personne au monde ne peut déterminer au nom du peuple syrien par qui il sera gouverné», a souligné le chef de la diplomatie syrienne. Et d'ajouter que la Russie était «un allié et un ami de la Syrie». Le ministre a également fait savoir que les deux pays conjugueraient leurs efforts pour «mettre en place un dialogue national avec les représentants de l'opposition» et que ce dialogue «pourrait débuter à Moscou et se poursuivre à Damas». Une délégation syrienne conduite par Walid Mouallem s'est rendue les 26 et 27 novembre en Russie à l'invitation du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Les parties ont évoqué la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme, ainsi que la «normalisation du processus politique» en Syrie.