Deux conventions de crédit, l'une portant sur l'investissement et l'autre sur l'exploitation, ont été également signées entre la BEA et ArcelorMittal Algérie. Les mines de Boukhadra et de Ouenza à Tébessa passent officiellement dans le giron de l'Etat. Un nouveau pacte d'actionnaires, transférant la majorité du capital social d'ArcelorMittal Tébessa (AMT) à la partie algérienne, a été signé hier au siège du ministère de l'Industrie et des Mines, en présence du ministre de l'Industrie et des mines, Abdessalem Bouchouareb, et du secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd. ArcelorMittal a cédé au groupe public Sider 21% de ses parts dans le capital d'ArcelorMittal Tébessa. Les parts d'ArcelorMittal dans AMT passeront donc de 70% à 49%. La partie algérienne détiendra 51% des parts de la société, à travers les groupes Ferphos (30%) et Sider (21%). Pour le ministre de l'Industrie, "c'est un événement majeur". L'opération entre dans le cadre de la politique de redéploiement dans le secteur des mines. "On ne se contente pas de la signature de ce pacte d'actionnaires", a affirmé le ministre, indiquant que celui-ci est adossé à un plan de modernisation des mines de Boukhadra et Ouenza. Un plan de modernisation qui va permettre à ces mines, dans une première phase, "d'être dans une situation pérenne". Dans une deuxième phase, M. Bouchouareb évoque "un vaste projet d'enrichissement du minerai". "C'est une renationalisation des mines", a indiqué le ministre de l'Industrie, en exprimant sa crainte que "le terme soit mal compris". "76 millions de dollars seront consacrés à la modernisation des deux mines", a précisé le président du conseil d'administration de Sider, Hasnaoui Cheboub, en marge de la cérémonie de signature. Par ailleurs, deux conventions de crédit, l'une portant sur l'investissement et l'autre sur l'exploitation, ont été signées entre la BEA et ArcelorMittal Annaba, ce qui permettra d'accélérer la mise en œuvre du plan de modernisation et de développement du complexe d'El-Hadjar. "Nous avons entendu beaucoup d'histoires sur El-Hadjar ces derniers temps. Nous avons voulu être discrets, pour ne pas tomber dans toutes les mauvaises informations qui ont circulé. Aujourd'hui, on peut dire qu'El-Hadjar va redémarrer. Ceci dit, depuis le 26 novembre, le haut fourneau est opérationnel et fonctionnel." Ces conventions permettront de mettre à la disposition d'ArcelorMittal Algérie tous les moyens qui lui permettront de renaître au bénéfice de la sidérurgie nationale et de contribuer à faire face à la demande grandissante du marché national en produits sidérurgiques. L'entreprise "aura tous les moyens nécessaires pour pouvoir atteindre l'objectif affiché, celui de porter la production à 2,2 millions de tonnes", rassure le ministre de l'Industrie et des Mines. "Ce qui constitue dans notre stratégie de développement de la sidérurgie un élément essentiel", a-t-il soutenu. M. Bouchouareb a parlé de "discussions difficiles, intenses", pour trouver des solutions aux problèmes que vivait le complexe d'El-Hadjar. "Des problèmes qui ont été dénaturés. On a même condamné à la fermeture du complexe. On a voulu, jusqu'à la dernière minute, rester discret sur les chances de la reprise du complexe", a-t-il relevé. D'un montant global de 720 millions de dollars, le plan d'investissement et de développement d'El-Hadjar sera financé à hauteur de 600 millions de dollars par la BEA, à travers deux crédits, et de 120 millions de dollars par un apport des deux actionnaires ArcelorMittal et le groupe public de sidérurgie Sider, a précisé le président du conseil d'administration de Sider, Hasnaoui Cheboub, à la Presse. Dans cette opération le partenaire ArcelorMittal a prévu de ramener 84 millions de dollars dans le plan d'investissement, et Sider 36 millions de dollars. M. Hasnaoui ajoute que l'Etat an reprise les 21% de Sider et les 21% des mines sans débourser une centimes. La production du complexe sidérurgique d'El-Hadjar, qui était de un million de tonnes au départ, a, depuis, chuté à 600 000 tonnes, pour se situer, aujourd'hui, à 300 000 tonnes. Le plan d'investissement permettra de la porter à 2,2 millions de tonnes à l'horizon 2017. "Les études et les consultations ont été faites. On est à l'opération finale de sélection des fournisseurs, pour la nouvelle aciérie électrique qui fait un million de tonnes", a indiqué le président du conseil d'administration de Sider. "Pour la filière haut fourneau, le contrat est signé, une avance a été payée. Il est prévu d'engager les travaux de réhabilitation le 1er octobre 2016, alors que le démarrage de la nouvelle filière interviendra en 2017", a-t-il ajouté. M. R.