La nouvelle organisation est marquée par la réhabilitation des états-majors. La Journée arabe de la police a été sans doute l'occasion pour les responsables algériens de rappeler l'importance de la coopération des pays arabes en matière de lutte contre la criminalité et le crime organisé. La coopération dans ce domaine remonte aux années 50, au cours desquelles ont eu lieu les premiers contacts interarabes, et l'année 1952 a vu la signature d'une convention. Il s'agit de l'extradition, de l'exécution des décisions de justice et de l'application des commissions rogatoires. En 1960, une autre institution est venue appuyer cette coopération avec la création de l'Organisation panarabe de défense sociale contre le crime. Et ce n'est qu'en décembre 1972 que les Arabes ont tenu un congrès dont toute la symbolique renvoie aujourd'hui à cette célébration. Le 18 décembre est aussi et, surtout, la date la plus indiquée pour la police algérienne afin de vulgariser un peu ses actions mais surtout la mue dont elle fait l'objet depuis un certain temps. Et c'est dans cette optique que cette journée a vu donc l'inauguration, en présence d'officiels, de nouvelles structures qui, selon leurs initiateurs, seront à même d'améliorer le quotidien des citoyens et des policiers. Ces derniers, de l'avis de leurs responsables, ont besoin de meilleures conditions de travail pour être plus efficaces. En ce sens, la circonscription de Sidi-M'hamed est désormais appuyée par l'ouverture d'une seconde sûreté urbaine de Diar Saâda, une localité de 55 000 habitants, qui servira à mieux maîtriser la sécurité et permettra, surtout, aux agents de l'ordre public d'être à l'écoute du citoyen. C'est du moins ce que les responsables de la police ont tenté de mettre en exergue en abordant le principe même d'un redéploiement humain et organisationnel des effectifs et structures exprimées concrètement sur le terrain par l'inauguration officielle d'un état-major au niveau de Dar El-Beïda en présence d'officiels algériens, et à leur tête le directeur de la DGSN ainsi que des représentants du corps diplomatique accrédité à Alger. Cette structure regroupe aussi bien le corps d'intervention que celui qui s'occupe de l'ordre sur la voie publique (circulation routière). Il s'agit donc bel et bien d'appuyer l'idée même de la création d'une police de proximité dont les responsables en font la promotion. Celle-ci est d'ailleurs marquée par la réhabilitation des états-majors (Est, Ouest et Centre). Celui de l'Est est chargé, entre autres, de l'analyse de tout événement avant de mettre en place un dispositif policier adéquat pour pouvoir définir le cadre légal, la nature de l'événement et ses conséquences sur l'ordre public. Autrement dit, prévoir les moyens humains nécessaires, définir le procédé d'intervention, faire des évaluations et en tirer les enseignements. Ceci concerne le volet “sécurité routière” et la maîtrise de l'ordre sur la voie publique. Pour mettre en exergue les efforts fournis par les autorités et qui sont loin d'être suffisants mais néanmoins encourageants, les chiffres s'avèrent la meilleure illustration. Durant ces 11 derniers mois, les éléments de la police ont contrôlé 155 000 véhicules et établi 160 000 P-V ainsi que 10 916 contraventions. Cette augmentation, la police l'explique par une grande présence sur le terrain. Ces contraventions renfloueront le trésor public à hauteur de 12 milliards de centimes si les contrevenants venaient à s'acquitter des amendes qui leur sont infligées. Or, le taux de recouvrement de ces contraventions n'est que de l'ordre de 23%. À noter que l'effectif global de la police au niveau d'Alger est de 11 975 tous corps confondus, y compris le personnel administratif. 4 300 éléments en uniforme sont déployés sur le terrain avec une moyenne de 1 300 policiers par prise (8 heures). Un nombre amplement suffisant pour la capitale dont la population avoisine les 3 millions d'habitants, estiment les responsables de la police, qui ont annoncé que ce corps vient d'être renforcé avec l'acquisition de deux hélicoptères qui serviront à la surveillance par voie aérienne, domaine réservé jusque-là aux militaires. N. S.