Résumé : Tout en se faisant coiffer, Wassila se confie à Feriel. Le comportement distant de Khadidja envers elle n'était pas pour la rassurer. Athmane, lui, ne cesse de la harceler... Elle a su l'éviter ces derniers temps... Cependant, elle craignait encore sa réaction, lorsqu'il saura qu'elle allait bientôt le quitter pour de bon. Feriel soupire et branche le sèche-cheveux : -N'y pense plus pour aujourd'hui... Une fois les formalités des fiançailles passées, tu pourras lui téléphoner pour tout lui expliquer... Il est assez mûr pour comprendre que tu l'as assez attendu, et maintenant que quelqu'un de bien se présente, tu ne peux pas continuer à rêver... Les années passent très vite Wassila... Tu le sais bien. Lui, il a déjà fait sa vie... Même si son mariage est un échec, il a tout de même des enfants... Wassila se tut... Elle ne pouvait imaginer une suite à donner à Athmane, maintenant que Lyès est entré dans sa vie. Feriel termine de la coiffer, avant de s'attaquer au maquillage. Une fois prête, Wassila enfile sa robe devant la glace et sourit : -Tu as fais du bon travail Feriel... Tu as réussi à effacer toutes les traces de fatigue sur mon visage... -Tu es splendide Wassila. Je suis sûre que dès qu'il te verra, Lyès va demander à tes parents de fixer rapidement la date du mariage. -Cela va de soi, nous ne sommes plus de la prime jeunesse Feriel... -Que vas-tu raconter là ? La jeunesse est éternelle pour ceux qui savent apprécier la vie à sa juste valeur. Vous allez sûrement faire des envieux tous les deux. On entendait des youyous... La famille de Lyès venait d'arriver... Feriel aide Wassila à mettre les dernières touches à sa toilette. -Tu vas m'accompagner au salon Feriel... -Pas moi... Demande-le plutôt à ta sœur aînée... -Elle est enceinte, et à terme... -Et alors... ? -J'aimerais que tu restes près de moi Feriel... Je ne sens plus mes jambes... Elle se laisse tomber sur son lit et porte la main à son cœur qui battait la chamade. -Je vais m'évanouir Feriel... La jeune fille sourit et lui tapote l'épaule : -Mais non... C'est juste l'émotion... Toutes les mariées ressentent ça lorsqu'elles doivent pour la première fois affronter leur belle-famille ou même lorsqu'elles quittent le toit parental... Ce n'est rien. Cela te passera... Elle verse de l'eau dans un verre et le lui tendit : -Pense à Lyès... Il doit être sur des charbons ardents. Elles rirent, et Wassila soupire : -Je ne sais pas si j'ai fait le bon choix, mais ma mère est déjà conquise... Elle ne cesse de me parler de lui. Comme si cette phrase était un prélude, Taos ouvrit la porte de la chambre et s'approche de sa fille : -Tu es prête Wassila. Ah ! comme tu es belle ma fille ! Que Dieu crève les yeux de tous tes envieux et tes ennemis... La famille de Lyès est au salon... Ne tarde pas trop... J'ai préparé les boissons dans la cuisine, tu n'auras qu'à prendre le plateau avant de te présenter... Elle jette un coup d'œil à Feriel avant de poursuivre : -Tu vas l'accompagner ma fille... Tu connais Wassila. Elle est tellement émotive qu'elle risque de trébucher sur le tapis ou de laisser tomber son plateau. Au salon, Lyès, son frère cadet, ses deux sœurs et sa mère étaient en pleine conversation avec la famille de la jeune femme. Lorsque cette dernière ouvre la porte et s'avance, le silence tombe brusquement sur l'assistance. Wassila dépose les verres et sert les boissons. -Ah ! voici notre belle mariée, s'écrie Malika, la seconde sœur de Lyès... Wassila relève les yeux et s'approche de sa belle-mère pour la saluer, avant d'embrasser ses futures belles-sœurs. Latifa l'embrasse froidement sans même la regarder. Malika sourit : -Lyès nous avait dit que tu étais très belle... Je trouve qu'il n'a pas exagéré. Lyès, qui n'avait pas bronché jusque-là et s'était contenté de prendre son verre de jus en lui faisant une petite moue de circonstance, se racle la gorge avant de dire : -Je n'exagère jamais dans mes choix... Wassila est la femme qu'il me faut... Il se tourne vers sa mère : -Je te présente ma future femme, maman. La vieille femme dépose son verre et ébauche un sourire : -Allah ibarek... Je ne conteste pas ton choix mon fils... C'était écrit dans les cieux avant ta naissance... (À suivre) Y. H.