Cet assassinat condamné par la communauté internationale a relancé le débat sur la présence des groupes islamistes radicaux dans les maquis de Kabylie. Un déploiement massif de l'ANP a permis d'éliminer les auteurs de l'assassinat du touriste français. Le Djurdjura aura fait parler de lui d'une manière peu avenante au mois de septembre dernier avec le rapt suivi de l'assassinat de Pierre-Hervé Gourdel, guide de haute montagne, par des terroristes se réclamant de Daech. La région avait été envahie par une flopée de journalistes exerçant pour le compte de différents médias, notamment des télévisions et radios étrangères. Cette "mauvaise publicité planétaire" autour de Tikjda où l'otage français avait séjourné dans un chalet appartenant à un habitant de la région aura eu un effet hautement négatif pour le tourisme qui sera mis en veilleuse de longues semaines. Pour rappel, ce quinquagénaire originaire de Nice était arrivé à Alger le 20 septembre où il était attendu par deux de ses amis. Ils se dirigeront vers Bouira avant de se rendre à Tikjda où ils passeront la nuit dans un chalet appartenant à un habitant de la région. Deux jours plus tard, soit le 22 septembre, Hervé Gourdel avec cinq accompagnateurs décident d'entamer une virée en direction du village d'Ath Ouabane, wilaya de Tizi Ouzou en empruntant la RN33. Une excursion anodine pour les accompagnateurs du touriste français qui négligeront l'aspect sécuritaire. Ils seront interceptés à bord de leur véhicule par trois terroristes qui les relâcheront après avoir vérifié leurs identités. L'émir du groupe en prenant connaissance de la présence d'un Français dans la voiture interceptera une deuxième fois le véhicule en le braquant avec sa kalachnikov. Il fera descendre tous les occupants de la voiture avant de leur ordonner de se mettre à genoux sur le bas-côté de la chaussée, toujours sous la menace de son arme. C'est là qu'il demandera à ses acolytes de garder leurs armes braquées sur les otages tandis qu'il prendra le véhicule en emmenant avec lui Hervé Gourdel. Il ne reviendra sur les lieux du rapt que plus d'une heure plus tard. Ce n'est qu'au petit matin que les accompagnateurs pourront rallier le cantonnement militaire de Tikjda et donner l'alerte. L'armée engagera alors la plus grande opération de recherche qu'a connue la région pour retrouver le touriste français. C'est dans une vidéo postée le lendemain sur la Toile que ses ravisseurs se réclamant du groupe Djound El-Khilafa revendiqueront l'enlèvement du Français. Un groupe ayant prêté allégeance à la nébuleuse du mouvement djihadiste Daech. 24 heures après l'ultimatum lancé au président français François Hollande pour mettre fin aux opérations militaires françaises contre les combattants de Daech, une autre vidéo sera postée sur laquelle des terroristes apparaissent en décapitant froidement l'otage français. Trois mois plus tard, le corps d'Hervé Gourdel n'a toujours pas été retrouvé, malgré les intenses recherches menées durant plusieurs semaines par les éléments de l'ANP dans le massif du Djurdjura. H. B.