Afin de faire face à d'éventuelles autres actions terroristes, la France a décidé, hier, de renforcer son dispositif sécuritaire avec la mobilisation, à partir de ce soir, de 10 000 militaires pour assurer "la sécurité des points sensibles". Se rendant, probablement, compte qu'il y a eu des failles dans le dispositif sécuritaire déjà en place, comme l'a reconnu d'ailleurs de Premier ministre, Manuel Valls, au lendemain de l'attaque contre le journal Charlie Hebdo, la France a annoncé, hier, la mobilisation, à partir d'aujourd'hui, de 10 000 militaires pour assurer la sécurité "des points sensibles du territoire". L'annonce a été faite par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, à l'issue d'une réunion sur la sécurité intérieure à l'Elysée, évoquant "l'ampleur des menaces" pesant toujours sur le pays. Parlant d'"une véritable opération intérieure", le ministre français de la Défense a souligné que "c'est la première fois qu'une mobilisation de cette ampleur mobilise nos forces (à cette échelle) sur notre territoire". Poursuivant dans le même ordre d'idées, il a ajouté que "nous avons décidé, avec le chef d'état-major des armées (le général Pierre de Villiers à ses côtés lors de cette déclaration, ndlr), de mobiliser 10 000 hommes qui seront en situation de protection des points sensibles sur l'ensemble du territoire dès demain soir". Jean-Yves Le Drian a précisé que "la mobilisation a commencé ce matin et se poursuivra grâce à une très grande réactivité de nos forces et un grand professionnalisme, ce qui nous permettra de contribuer à la sécurité de notre pays". Il s'est toutefois abstenu de révéler la nature des points sensibles, jugeant "préférable de ne pas les identifier". Cela dit, près de 5 000 policiers et gendarmes ont déjà été mobilisés hier pour protéger les 717 écoles et lieux de culte juifs de France, alors que "la traque se poursuit" pour retrouver au moins un complice des auteurs des attentats de Paris, a annoncé Manuel Valls. Il a également déclaré, avant de participer à la réunion à l'Elysée sur la sécurité en France : "Nous considérons qu'il y a effectivement probablement d'éventuels complices." Ainsi, le président François Hollande, qui est confronté à une menace plus présente que jamais de nouveaux attentats, a réuni hier autour de lui le Premier ministre, Manuel Valls, les ministres de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, et de la Justice, Christiane Taubira, ainsi que les responsables des services de sécurité. "La France n'en a pas terminé avec les menaces", avait-il averti vendredi. Par ailleurs, les enquêteurs français progressaient dans leurs investigations concernant Amedy Coulibaly, l'un des trois terroristes impliqués dans les attaques qui ont secoué la France. Auteur de la prise d'otages du supermarché juif à l'est de Paris et du meurtre d'une policière à Montrouge, dans la proche banlieue parisienne, Amedy Coulibaly est en outre soupçonné de l'agression d'un joggeur mercredi, grièvement blessé par balle. Aussi, le Premier ministre, Manuel Valls, a confirmé le maintien du plan Vigipirate à son niveau maximum, c'est-à-dire le niveau "alerte attentat" déclenché après l'attaque contre Charlie Hebdo. Il a également évoqué un niveau "jamais atteint" de sécurité puisque les soldats déployés viendront en plus de l'engagement sur le terrain des "4 100 gendarmes mobiles et CRS" qui sont déjà sur le terrain. M. T.