Une douzaine de personnes dont quatre des femmes ont été interpellées dans une vaste opération sécuritaire visant les milieux islamistes. Les perquisitions et les arrestations ont été menées dans plusieurs villes de banlieue, notamment à Grigny, au sud de la capitale, d'où était originaire l'un des tueurs, Amédy Coulibaly, et à Montrouge. En effet, les forces de sécurité françaises ont mené plusieurs opérations d'interpellations dans les milieux islamistes. «L'Etat veut agir de manière implacable, pour mettre la main sur tous ceux qui ont pu être complices de ces attentats barbares», a déclaré le Premier ministre socialiste Manuel Valls. Selon des sources judiciaires, au moins 8 hommes et quatre femmes vont être interrogés sur un possible soutien logistique qu'ils auraient apporté aux tueurs, notamment des armes et des véhicules, a précisé une source judiciaire. Parmi les interpellés, qui ont été placé en garde à vue, figure un ami de Coulibaly, connu pour des faits de braquage et interpellé à Grigny, selon une source policière. Selon une autre source policière, les enquêteurs ont effectué ces derniers jours de nombreuses filatures de plusieurs personnes repérées à partir d'éléments ADN et d'écoutes téléphoniques dans l'entourage présumé de Coulibaly et des frères Kouachi. Ces deux derniers ne sont autre que les assassins des journalistes perpétrés contre les locaux du journal «Charlie Hebdo» le 7 janvier dernier. Outre la policière abattue à Montrouge, Amédy Coulibaly a aussi assassiné le 9 janvier quatre clients et employés juifs d'un supermarché casher à Paris. Les services de sécurité française enquêtent notamment sur le véhicule appartenant à la compagne d'Ahmedy Coulibaly, visée par un mandat d'arrêt. La jeune femme âgée de 26 ans a été repérée en Turquie le 2 janvier avant de passer en Syrie le 8 de ce mois. Ils avaient déjà effectué une série de perquisitions en région parisienne, notamment à Bondy (Seine-Saint-Denis), pour tenter de la retrouver. Les trois tueurs sont connus pour appartenir à la mouvance islamiste. Chérif Kouachi a été condamné dans un dossier de filière d'envoi de combattants djihadistes en Irak au milieu des années 2000. Coulibaly était, lui, sorti de prison en mai 2014, après avoir purgé une peine pour sa participation à un projet d'évasion d'un des auteurs des attentats de 1995, Smaïn Aït Ali Belkacem. Ils ont tué 17 personnes en trois jours la semaine dernière: 12 lors de l'attaque de Charlie Hebdo le 7 janvier, puis une policière municipale à Montrouge le lendemain, et les victimes juives du supermarché Casher de Paris le 9 janvier. En somme, ces arrestations démontrent la détermination de l'Etat de mener une guerre sans précédent contre le terrorisme. Cette mobilisation aurait dû se faire bien avant, notamment au début des années 2000, lorsque plusieurs organes avaient alerté les services de sécurité sur la montée inquiétante de l'intégrisme et du fondamentalisme dans les quatre coins de l'Hexagone. Malheureusement, les hauts responsables du gouvernement de l'époque, n'avaient pas pris en considération les mises en garde des services de sécurité, visant à démanteler les différents réseaux islamistes dormants qui activent au su et au vu de tous. De notre correspondent à Paris,