Pour la seconde fois en quelques jours, la porte-parole du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a réitéré son plaidoyer en faveur de l'exploitation du gaz de schiste, contre lequel de nombreux citoyens manifestent dans le sud du pays, notamment à In-Salah où le premier forage expérimental a été inauguré en décembre dernier. "Si l'on veut maintenir les financements (...), il faut la poursuite de l'exploration puis l'exploitation du gaz de schiste. C'est une garantie pour l'avenir", a-t-elle plaidé hier lors d'une allocution à l'occasion d'une réunion du groupe parlementaire du parti. "C'est cette manne qui a permis le développement, même si on n'est pas encore satisfait." Louisa Hanoune, dont la sortie intervient au lendemain de l'intervention télévisée d'Abdelmalek Sellal, refuse que le choix du parti soit interprété comme un soutien au pouvoir. "Le parti vraiment sérieux et patriote est celui qui part des intérêts généraux de l'Etat. C'est notre priorité. Le PT a démontré son nationalisme et son militantisme", a-telle dit avant d'ouvrir le feu, sans lésiner sur les mots, sur certaines parties et individus qui la critiquent, comme Soufiane Djilali, mais dont elle ne cite pas le nom, ou encore ceux qui instrumentalisent les manifestations d'In-Salah à des "desseins inavoués". "Il y a un responsable politique qui dispose juste d'un cartable et non d'un parti, un clown qui m'accuse de défendre des multinationales. C'est de la baltaguia politique. Halte au mensonge (...). Celui qui n'a pas de passé politique n'a pas d'avenir politique. Qu'il retourne à Club-des-Pins", a-t-elle tempêté. Même si elle considère qu'il est du droit des "citoyens d'avoir des garanties" concernant l'exploration du gaz de schiste, suggérant au passage un large débat, Louisa Hanoune dénonce, en revanche, les "manipulateurs" et les "aventuriers". "Il y a une manipulation et une opération politicienne de certains animateurs sur le terrain pour des desseins inavoués. Ils veulent défaire l'Etat." C'est pourquoi elle appelle à la "vigilance", tout en mettant en garde "contre une gestion répressive des manifestations". Face aux pressions externes qui s'exercent sur le pays auxquelles s'ajoutent les pressions internes, Louisa Hanoune promet que son parti continuera à lutter contre les "dérives dangereuses" dont notamment la collusion de "l'argent avec les institutions". "On va lutter contre toutes les dérives qui menacent la pérennité de l'Etat : qu'il s'agisse de la mafiotisation économique, collusion de l'argent et institutions ou manipulations sous prétexte de défense de l'environnement", a-t-elle conclu. K. K.