"On a tendance à diaboliser certaines choses, je tiens à vous dire que si la valeur de la production agricole chez nous a atteint plus de 2 765 milliards de dinars, l'équivalent de 35 milliards de dollars, en 2014, ceci nous a servis à satisfaire les besoins du pays à hauteur de 72%", expliquait Nouri Abdelouahab, ministre de l'Agriculture, lors d'un point de presse animé en marge de sa visite de travail et d'inspection à travers la wilaya de Bouira. Pour le ministre, il s'agit là d'un exploit étant donné que pour lui, "aucun pays ne peut vivre en autarcie. Y a-t-il un pays qui vit en autarcie ? Je n'en connais pas. Même les Etats-Unis d'Amérique, qui sont une référence dans ce domaine, à peine s'ils arrivent à satisfaire leurs besoins à hauteur de 70% qui est la moyenne à l'échelle internationale". Pour Abdelouahab Nouri, l'importation est inévitable car "on ne produit pas tout dans n'importe quel pays". "En tant que premier responsable du secteur, ma mission est d'alimenter le marché national en produits de première nécessité, notamment le lait, les légumes secs et les céréales dont le coût d'importation n'excède pas les 4 milliards de dollars, nous produisons pour 35 milliards de dollars et nous importons pour 4 milliards de dollars de produits de première nécessité", martelant que le ministère de l'Agriculture n'est pas responsable des importations des fruits exotiques tels que le kiwi, le chocolat, l'avocat et autres. L'autre grand projet du ministère est la mise en valeur d'un million d'hectares de terre selon le souhait du président de la République, qui sera consacré au développement local dans les wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux. "Actuellement, la surface des terres irriguées s'étend sur 1 036 000 hectares et nous tablons sur une superficie de plus de deux millions d'hectares irrigués horizon 2019-2020", fera savoir M. Nouri. À la question de connaître la position du ministère de l'Agriculture au sujet de l'exploitation du gaz de schiste qui est susceptible de porter atteinte à l'environnement et, par ricochet, à l'agriculture, le ministre fera savoir que "le gaz de schiste en lui-même est une richesse... Le président de la République, dans un communiqué officiel, a dit que l'exploitation du gaz de schiste n'est pas à l'ordre du jour du gouvernement, nous ne sommes pas au stade de l'exploitation, nous sommes au stade de la prospection pour connaître nos richesses. Est-ce que c'est interdit de faire cela ? Vous avez affaire à un gouvernement responsable qui ne prend pas à la légère l'environnement et la santé publique". À propos de la modernisation du secteur de l'agriculture, Abdelouahab Nouri mettra en exergue les efforts de son département pour encourager les agriculteurs lors de l'ouverture du Salon agricole à Bouira, la remise de 8 tracteurs au profit des personnes ayant bénéficié des aides de l'Etat dans le cadre du programme de modernisation. Abdelouahab Nouri avait procédé au cours de la matinée, à Lakhdaria, à la visite d'une extraction d'huiles essentielles et de fertilisants biologiques avant de procéder à la plantation d'un olivier lors de la présentation du projet de la ceinture oléicole s'étendant sur 5 000 hectares au sud de la wilaya. À noter que le ministre a dû écourter sa visite en annulant le point programmé à M'chedallah où il devait visiter la ferme-pilote de la localité et où il devait prendre connaissance des statistiques sur la situation oléicole au niveau national et de wilaya. H.B.