Affilié à l'Académie de la société civile algérienne (ASCA), organisation “non gouvernementale” présidée à titre honorifique par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, l'Observatoire des zaouïas sera installé officiellement le 16 décembre prochain au siège du la mosquée Dar El-Imam à Alger. Espèce d'autorité morale, “gardienne du temple”, cette organisation “apolitique” vise à “travailler dans l'intérêt général, à lutter contre toute forme d'extrémisme, d'intégrisme et de charlatanisme, à œuvrer pour l'union des zaouïas et à réhabiliter leurs rôles dans la société”. “Face à la globalisation, on doit s'armer pour sauvegarder le riche patrimoine social algérien”, a expliqué, hier, à l'hôtel El-Aurassi, cheik Nasseur-Eddine, président de l'Observatoire des zaouïas, invité du forum qu'organise le journal arabophone, El-Djazaïr News. Regroupant actuellement près de 80 zaouïas, l'observatoire se fixe comme objectif dans un premier temps de se structurer à travers toutes les wilayas du pays. Dirigé par un bureau composé de 5 membres dont le président, il envisage dans un second temps d'organiser trois séminaires annuellement pour “expliquer le rôle des zaouïas”. “Le retour des zaouïas est devenu nécessaire. On était marginalisés”, a justifié cheikh Nasseur-Eddine. Si le retour des confréries religieuses sur la scène politique nationale est devenu possible, c'est grâce en grande partie au président de la République, “un fils de la zaouïa”, un homme pour lequel autant le président de l'observatoire que le secrétaire général de l'académie n'ont pas manqué de rendre un grand hommage. “C'est grâce à lui que les zaouïas ont été réhabilitées”, a indiqué le SG de l'ASCA. Cependant, s'ils soutiennent la réconciliation nationale, ils se montrent, en revanche, très prudents sur le concept d'amnistie générale. “Notre rôle est la réconciliation et l'unité des rangs. Personne ne refuse la réconciliation, mais quant à la mobilisation pour l'amnistie générale, disons qu'à chaque événement, son commentaire”, comprendre “on se prononcera au moment opportun”. Une réponse qui distille, on l'aura sans doute relevé, une certaine prudence. Interrogé sur le rôle des zaouïas dans la décision politique, le SG de l'ASCA a expliqué que “l'observatoire est apolitique, mais cela ne signifie pas qu'il est loin de la politique”. “Il participe à la politique en tant que valeur morale”, a-t-il dit. Sur ses relations avec l'Association des zaouïas, il a expliqué que “l'observatoire n'est pas venu pour contrecarrer, mais pour compléter”. Tout comme il a rappelé que cette nouvelle structure va lutter contre l'évangélisation, un phénomène dont il convient de préciser que les proportions sont exagérées, “par la science et le savoir”. Enfin, il a indiqué que le financement de l'observatoire, “ouvert à tous”, provient autant des subventions de l'Etat, des sponsors que des cotisations de ses adhérents. À noter que l'observatoire ambitionne de siéger à l'ONU. K. K.