Les syndicats estiment qu'ils ont laissé le temps nécessaire à la ministre de l'Education pour trouver une solution. Ils considèrent cette grève de deux jours comme un "avertissement". Les négociations entre le ministère de l'Education et la coordination syndicale, à l'exception de celles du Cnapest qui se sont poursuivies toute la semaine, n'ont finalement pas abouti. Conséquence : une grève de deux jours, mardi et mercredi, au niveau des trois paliers. Joint par téléphone, le chargé de communication de l'Unpef, Messaoud Amraoui, tente de justifier le maintien de la grève. "Nous partons demain (aujourd'hui, ndlr), car la ministre de l'Education ne nous a pas convaincus. Nous avons donné le temps nécessaire à la ministre pour trouver des solutions à nos revendications, mais rien n'a été fait. Il a suffi de brandir la menace de grève pour que la ministre multiplie les interventions et tente de calmer les gens", explique notre interlocuteur, qui accuse la tutelle d'être "responsable du pourrissement". Et pour lui, les interventions de la ministre sont destinées à la consommation médiatique. "Nous avons attendu des mois, et rien n'a été fait. Il a fallu que nous annoncions la grève pour que la ministre de l'Education fasse appel au gouvernement." Le Cnapest, en ce qui le concerne, n'est pas partie prenante de la grève. Selon son responsable de la communication, Messaoud Boudiba, ses adhérents ne se reconnaissent pas dans les revendications de la Coordination. "Après discussion avec notre base, nous avons décidé de ne pas participer à la grève de demain (aujourd'hui, ndlr), car nos revendications diffèrent", explique M. Boudiba. Le syndicaliste a, par ailleurs, souligné que le Cnapest maintient la journée de grève prévue pour le 16 février prochain. La coordination a tenu une réunion dimanche en déclarant que "le ministère sera seul responsable des répercussions de ce mouvement de protestation", qualifiant "d'ambiguës" les réponses de la ministre quant aux revendications urgentes exprimées, ne fixant aucun délai pour la satisfaction de leurs revendications. Ils ont également relevé "l'absence de procès-verbaux officiels entre les deux parties". La CSE, dont les représentants se sont réunis dimanche à Alger, a dénoncé ce qu'elle a appelé "les tentatives désespérées du ministère de tromper l'opinion publique". L'instance syndicale a, par ailleurs, dénoncé "les critiques du ministère à l'encontre des syndicats de l'éducation et la tentative de ternir leur image, les accusant d'œuvrer à réaliser des acquis purement syndicaux". La CSE avertit qu'elle n'en restera pas là et que cette grève de deux jours n'est, en fait, qu'un "avertissement" avant de radicaliser son mouvement en s'engageant dans une grève ouverte pour obtenir la satisfaction des revendications dont la plus importante reste la révision du statut particulier de l'enseignant, en raison des "incohérences" qui le caractérisent et que la ministre elle-même a admis à plusieurs reprises. D.S.