Les établissements scolaires risquent de connaître, de nouveau, une forte perturbation à moins de trois semaines des examens de la fin du trimestre. A l'initiative de la Coordination des syndicats de l'éducation (CSE), les fonctionnaires du secteur sont appelés à observer deux journées de protestation à partir d'aujourd'hui. Regroupés dans cette coordination, sept syndicats de l'éducation nationale ont lancé un appel à cette grève le 25 janvier dernier pour dénoncer «la fuite en avant» de la tutelle face à une douzaine de revendications. Depuis lors, la ministre de l'Education nationale, Mme Nouria Benghebrit, a multiplié ses appels à l'apaisement, mais cela n'a pas dissuadé les syndicalistes de renouer avec la protesta. Lors de ses dernières déclarations, Mme Benghebrit a appelé les syndicats à revenir à la raison en adoptant un comportement «rationnel», d'autant qu'il s'agit de l'avenir des élèves. Et si elle a reconnu, lors de sa sortie, dimanche dernier, «des défaillances» dans l'actuel statut particulier des enseignants, la ministre a tenu, de nouveau, à donner des assurances concernant la satisfaction de la majorité des revendications soulevées. Mais cela n'a pas convaincu les syndicalistes de son secteur, qui ont même qualifié d'«ambiguës» les réponses données par la ministre à leurs revendications. «La première responsable du secteur n'a rien apporté de nouveau», selon la Coordination des syndicats de l'éducation. Les syndicats, regroupés dans la CSE, exigent de leur tutelle «une feuille de route» et «un délai» pour la satisfaction des douze revendications précédemment élaborées. Ils ont également relevé «l'absence de procès-verbaux officiels entre les deux parties». La CSE a dénoncé ce qu'elle a appelé «les tentatives désespérées du ministère de tromper l'opinion publique». La Coordination a, en outre, dénoncé «les critiques faites par le ministère à l'encontre des syndicats de l'éducation et la tentative de ternir leur image, les accusant d'œuvrer à réaliser des acquis purement syndicaux». Auparavant, la ministre avait indiqué que «la révision des statuts des travailleurs de l'éducation ne doit pas se faire sous la pression ou dans la précipitation», soulignant que la stabilité du secteur est une priorité majeure. Elle a notamment indiqué que la révision de ce statut était tributaire de la stabilité du secteur de l'éducation nationale et avec l'effort de l'ensemble des acteurs, à savoir enseignants, syndicats et pédagogues, insistant sur le fait que cette révision ne pourrait se faire dans un délai inférieur à cinq années. Pour les autres revendications, la ministre a indiqué que beaucoup d'entre elles ont été satisfaites, relevant toutefois que le dialogue se poursuit pour aboutir à des solutions tangibles aux réclamations encore en suspens et qui nécessitent encore du temps. Mais les syndicalistes exigent «des actes précis et non pas des promesses». Seulement, avec ce «conflit» entre les syndicats et leur tutelle, ce sont malheureusement encore une fois les écoliers qui sortiront perdants !