Comme prévu, aucun commerce et même l'APC et autres édifices publics ont fermé, hier, en réponse à l'appel lancé par un collectif de citoyens en vue d'exiger la sécurité aussi bien au chef-lieu que dans les villages de toute la commune. Cette fois-ci, donc, l'action "M'kira : ville morte" a réussi. Les organisateurs ont désigné des vigiles pour encadrer la foule, alors que plus d'une soixantaine de personnes, dont pour la plupart des commerçants, ont observé un sit-in à l'intérieur du siège de la daïra de Tizi Gheniff, à 50 kilomètres au sud du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, sans perturber le fonctionnement d'aucun service. Ces protestataires sont venus encore exiger des autorités la création d'un corps de sécurité dans leur commune après avoir exposé cette revendication à maintes reprises dont la dernière en date remonte au mois de novembre dernier. "Nous n'avons pas refusé la réalisation d'une brigade de gendarmerie. C'est le choix du terrain qui ne nous a pas plu. On aimerait que cette structure soit réalisée sur un autre terrain, en dehors des habitations", nous expliquera un membre du mouvement associatif de M'kira. Vers 10h, le chef de daïra, en compagnie du commissaire de la sûreté de daïra et du chef de la brigade de gendarmerie, a accueilli une forte délégation représentant les protestataires. "Votre problème est le nôtre. Toutes vos doléances ont été transmises aux autorités de la wilaya. Depuis notre dernière rencontre, les patrouilles ont commencé. Hélas, elles n'ont pas eu, peut-être, les résultats escomptés, mais je suis sur le point de relancer cette dynamique. Aujourd'hui, j'irai encore une fois exposer ce cas au wali. Dans un premier temps, on essaiera de redynamiser les éléments de la section d'intervention qui sont sur place à M'kira en leur affectant d'autres gendarmes de Tizi Gheniff", dira, dans son intervention, le chef de daïra. Car, estimera-t-il, la réalisation de la brigade risque de tarder encore au moins deux à trois ans. Au cours de leurs différentes interventions, les représentants des commerçants et de la société civile ne demanderont que du concret. "La peur règne à M'kira. Nous demandons des actions urgentes. Personne n'échappe à ces attaques et à ces agressions. Nos filles fuient leur lycée de peur d'être agressées. Il faut passer à l'action et on ne doit pas rester au stade des écrits", s'élèvera une voix de l'assistance. Prenant la parole, le président de l'APC proposera comme mesure d'urgence l'implantation d'un barrage fixe gendarmes-ANP au lieudit "Quatre-chemins". Et d'apporter des explications : "En voyant ces agents en tenue, ces voyous seront dissuadés et quitteront les alentours du lycée. Quant au corps de la police, il sera le bienvenu dans notre commune. Au moins, il sécurisera le chef-lieu et la périphérie en attendant la réalisation de cette brigade. Il faut aussi obliger les gendarmes qui sont sur place à sortir de leur cantonnement en faisant des rondes partout. La sécurité est notre affaire. Il faut seulement une coordination entre les différents corps. J'admire le courage de ces citoyens qui ont pris cette décision et qui se sont élevés contre l'insécurité. C'est un engagement citoyen." Au terme de cette réunion, il a été décidé qu'aujourd'hui en plus du chef de daïra et du maire, une délégation de citoyens ira discuter de ce problème avec le wali. F. I.