Une Sûreté urbaine et une brigade de gendarmerie ont été inscrites pour la commune, mais les habitants attendent toujours. La municipalité de M'kira, daïra de Tizi Ghenif (50 km au sud de Tizi Ouzou), souffre de l'insécurité, tout comme de nombreuses localités de la wilaya situées en zones rurales. C'est notamment le cas au chef-lieu, Tighilt Bougueni, au village du ârch d'Imkiren où il ne se passe pas un jour sans qu'un vol soit signalé. Pour cela, des associations et des comités de village ont eu à interpeller les autorités sur ce phénomène qui gagne de plus en plus la localité. On sait qu'une Sûreté urbaine et une brigade de gendarmerie ont été inscrites pour la commune. Les démarches préliminaires ont été faites telles que le choix de terrains respectifs et les études, mais le lancement attend toujours. “Au départ, après notre déménagement au nouveau siège de l'APC, les anciens bureaux de la mairie étaient pressentis pour servir de Sûreté urbaine, mais finalement il s'est avéré qu'ils ne convenaient pas à ce type de service”, nous a confié une source proche de l'APC. “À M'kira, c'est la jungle ; il n'y a personne pour vous protéger ni veiller sur les biens. Certes, depuis l'installation du détachement de la garde communale, il y a eu diminution des actes de vol, mais ce corps n'a pas toutes les prérogatives de réprimer ce type d'actes, contrairement aux services de police ou de gendarmerie”, nous dira un commerçant du chef-lieu qui nous apprend que de nombreux magasins avaient fait l'objet de vol par effraction. Aujourd'hui pour protéger son local, le propriétaire ou le locataire doit dormir à l'intérieur avec tous les risques encourus. Parallèlement, dans cette commune déshéritée où le chômage a atteint des proportions alarmantes, la vente des stupéfiants semble gagner de plus en plus les villages même les plus reculés. Plus grave encore, des débits de boissons alcoolisées ne manquent pas de voir le jour, où les citoyens n'avaient pourtant pas cessé d'alerter les autorités sur ce sujet. Comme pour signifier que les citoyens de M'kira réclament beaucoup plus de sécurité, un membre du comité de village indique : “Nous ne sommes pas contre ces corps de sécurité, car il y va de la tranquillité de tous.” Et d'ajouter : “Il ne faut pas oublier que si le terrorisme est vaincu dans notre commune depuis l'installation de la garde communale, un autre phénomène, le banditisme, a fait son apparition avec plus de virulence.” Ainsi, dans plusieurs communes de la wilaya, des comités de citoyens ne cessent de demander la mise en place de structures de sécurité après des années d'anarchie dont profitent justement les malfaiteurs. O. Ghilès