Résumé : Maria s'efforçait de sourire parmi toutes les invitées même si elle n'en avait pas le cœur. Elle ne pouvait s'empêcher de penser à Yahia. Elle aurait voulu qu'il ne mette pas à terme à leur relation amoureuse. Elle tenait autant à lui que lui tenait à sa liberté... Maria sursauta quand le bras de Dalila se pose sur ses épaules. Ses larmes n'avaient pas échappé à cette dernière. Elle avait beaucoup de peine pour elle. Ce n'était pas facile de vivre après une séparation. Et surtout il y avait cette douleur qui imprégnait le fond de son regard, personne n'aurait pu y rester indifférent. Dalila semble lire en elle puisqu'elle lui murmure à l'oreille : -La bataille n'est pas encore perdue Maria ! Car tu es trop belle pour souffrir et surtout pour perdre. Je suis persuadée qu'il te reviendra, il doit avoir même regretté sa décision ! -Pourquoi me donner la force d'espérer ? réplique la jeune femme en essuyant ses larmes. -Ne me dis pas que tu ne souhaites pas le retrouver ? s'écria Dalila. D'après ce que je lis en toi, tu payerais cher pour l'avoir ! Même pour quelque temps seulement ! -Comment fais-tu, s'étonna l'amie, pour tout savoir ? C'est vrai, reconnut elle, je donnerais cher pour reprendre avec lui ! Cet aveu la fit rougir. Elle regarda autour d'elle comme pour vérifier que personne ne les avait entendues. Car, parfois, elle avait la forte impression d'être observée au point d'être mal à l'aise. Elle avait beau scruter les invités, aucun ne s'était tourné vers elle. Tous étaient tournés vers Riad et ses parents. À un signe de sa mère, Dalila prit la main de Maria tout en lui disant : -Viens, c'est le moment d'apporter les cadeaux à Souad ! Peut-être qu'avec un peu de chance, ce sera bientôt notre tour ! Maria sentit une nouvelle fois son cœur se serrer ; si Dalila n'avait pas tenu fermement sa main, certainement qu'elle aurait reculé, qu'elle ne l'aurait pas accompagnée à la chambre de Riad pour y prendre les cadeaux. Elle n'eut pas à se frayer un chemin après Dalila une fois les bras encombrés par les cadeaux. Elle se laissa entraîner parmi les autres invités. De longs youyous les accueillirent sur un fond de musique châabi. Durant l'heure qui suivit, Maria participa à la fête. Sans comprendre pourquoi et comment, l'angoisse, la peine qui étreignaient son cœur s'étaient envolées comme par magie. Elle prit des photos avec Souad et Dalila. Même avec Riad après qu'il eut glissé la bague de fiançailles au doigt de Souad. Elle dansa longtemps. -Maria, je suis contente de voir la joie briller dans tes yeux ; j'ai l'impression que c'était... comme si tu venais de retrouver Yahia ! Si seulement ce jour pouvait arriver ! souhaita Dalila en fermant les yeux et en joignant les mains. Maria l'embrassa sur la joue et lui murmura à l'oreille. -C'est arrivé ! il est ici... Dieu a eu pitié de moi ! je vais tenter de le retrouver ! C'était pendant qu'elle dansait qu'elle l'avait vu. Il discutait avec un vieux. Au début, il lui avait tourné du dos, mais par la suite, il avait fait face aux danseuses. Il avait le même sourire ravageur, le même charme. Après tous les défauts qu'elle lui avait créés, elle le trouvait encore plus beau ce soir ! (À suivre) A. K.