Ces deux prénoms masculins dérivent du même verbe arabe, qassa "mesurer une chose, établir une analogie'' et, au figuré, "marcher avec fierté, en se balançant''. Kaci, lui, vient de qâs "quantité, mesure, pondération, tempérance''. Qays, d'introduction plus récente vient de qays, "démarche orgueilleuse''. Qays ben ‘Assim, chef arabe des Banû Mua'is : la tradition a mis en relief sa générosité, sa douceur et sa clémence. Les recueils d'adab rapportent que son fils a été tué, mais quand on ramena enchaîné le meurtrier, il consentit, dans un élan de magnanimité, à lui pardonner. La tradition arabe le compte encore parmi les magnanimes, et on le considère aussi parmi les ḥanifs, ces hommes qui s'abstenaient de boire du vin. Cependant, on lui reproche d'avoir remis en pratique le fait d'enterrer les filles à la naissance : une femme de sa tribu retenue prisonnière avait refusé de rentrer, il voulait par cette action éviter que cela se reproduise. Ce serait à propos de lui que les versets 8 et 9 de la sourate LXXXI ont été révélés. Il joua un rôle dans la députation envoyée par les Tami auprès du Prophète (QSSSL). Celui-ci fut impressionné par Qays et le nomma "chef des nomades'' (sayyid al-wabar). Il se convertit à l'islam et sa foi était telle qu'il n'hésita pas à répudier sa femme, qu'il aimait, parce qu'elle avait refusé de se convertir. Selon les sources, il aurait eu de nombreux enfants, dont 33 garçons. Il mourut en 47 de l'hégire, soit 667. Il avait ordonné à ses enfants de l'enterrer discrètement, de ne pas le pleurer et d'interdire les lamentations, voulant suivre ainsi l'exemple du Prophète (QSSSL). Il avait également donné l'ordre de ne pas révéler sa sépulture de crainte que les Banû Bakr ben Wa'il, qu'il avait combattus, ne la profanent. Un autre Qays célèbre parmi les Arabes est Qays ben al-Khaṭîm, l'un des poètes les plus en vue de la Yathrib (future Médine) de la période préislamique. Il appartenait à la tribu des Aws et la défendit, par la poésie et par le sabre, contre les Khazradj, la tribu rivale. Il tira vengeance en tuant les meurtriers de son père et de son grand-père, ce qui l'a rendu célèbre chez les Arabes. Il est l'auteur d'un diwân, recueil de poésies. On y trouve des poésies de ghazal (amour), de fakhr (éloges), ainsi que les tableaux de combats qu'il avait livrés. M. A. Haddadou [email protected]