L'un des objets du sacrifice est d'établir une communication avec les forces invisibles et de se les concilier, c'est aussi un moyen d'expulsion du mal. Les animaux sacrifiés sont généralement des chèvres, des boucs, mais le plus souvent, il s'agit de coqs ou de poules. On ne recourt pas au mouton, parce qu'il est réservé au sacrifice religieux de l'aïd, ni aux bovidés, réservés aux th'âm, repas pris ensemble autour du mausolée d'un saint. Le sacrifice d'expulsion du mal est appelé, en Algérie, nechra, qui dérive du verbe arabe nachara (étendre, disperser, ressusciter). Il s'agit, en effet, de transférer le mal vers l'animal et de le disperser, c'est-à-dire de l'annihiler, mais en même temps, le sacrifice fait revivre symboliquement le patient, en lui communiquant, par le sang de la victime, l'énergie qui lui manquait. Si parfois la victime de la nechra est consommée par les membres de la famille, le plus souvent, elle est abandonnée dans un ravin, voire, comme cela se pratiquait à Alger, enterrée. Parfois, aussi, on fait cuire la poule ou le coq, on donne le bouillon à boire au malade et on brûle les plumes. L'animal est mangé par les membres de la famille. Tout ce qui reste, ainsi que les os, sont enterrés, car il ne doit rien subsister de la victime.