Une transition énergétique corrélée à un nouveau modèle de consommation est "inévitable", dans un pays à la rente pétrolière aléatoire, le baril du brut restant erratique. Rappel des faits : les prix du baril de brut avaient enregistré en 1973 une "augmentation historique". Entre 1986-1999, il y avait eu "forte diminution" dans la durée. Entre 2000-2008, changement de courbe : un "relèvement stable" dans la durée. En 2009, retournement de situation : une "baisse", après un plafond de 150 dollars. Entre 2014-2015, une dégringolade spectaculaire : une chute de 50% après un plafond de 120 dollars début 2014, résume Mustapha Mekidèche, économiste. Et d'ajouter : au plan des quantités des hydrocarbures, l'Algérie, tenait le haut du pavé, en 1998, considérée comme "premier découvreur d'hydrocarbures dans le monde". En 2013, une déplétion dans les volumes produits et exportés de gaz. En 2015, l'on annonçait un doublement peu probable de production en gaz conventionnel à l'horizon 2019. En 2025, Mekidèche estime "inévitable" le recours au gaz non conventionnel mais sans génération de rente financière. La transition sus-évoquée relève cependant de l'irrecevable, du point de vue "politique" et "social", estime l'économiste. Pour autant, certains experts ne se détournent pas de la problématique énergétique, continuant à affirmer qu'il y a nécessité d'aller vers le mix énergétique et de maîtriser les technologies nouvelles (non conventionnelles et renouvelables), ainsi que l'explique Abdelmadjid Attar, qui recommande de développer des "systèmes productifs et sociaux moins énergivores". De même, il propose de "maintenir" une partie "minimale" de la rente pour financer les besoins économiques et sociaux. La transition énergétique doit être insérée dans un marché tourné vers l'extérieur (un marché ouvert entre les pays du Mena), soutenue par des modalités de financement. Ce qui est souhaité, c'est de voir dans le pays se développer un marché des énergies renouvelables local et durable de la dimension de 250 MW par an. Tewfk Hasni met en avant une somme de propositions aussi intéressantes les unes que les autres : il faut créer une association des industriels locaux des CSP pour l'accès à l'information, installer des clusters, promouvoir le partenariat avec des sociétés étrangères, obtenir des licences ou créer des joint-ventures, introduire de manière graduelle la préférence locale dans les appels d'offres, permettre la sous-traitance à des sociétés locales, former des employés au niveau des universités comme dans les écoles d'ingénieurs et de techniciens dans le but de faire accélérer le processus, introduire des assurances de qualité donnera de la crédibilité à l'approche. Et tout cela a de l'impact économique. Il est ainsi possible d'atteindre 70% du coût global du développement d'une industrie du renouvelable par la production locale, de créer 4 500 à 6 000 emplois d'ici à 2020. En 2025, les emplois permanents devraient atteindre 65 000 à 79 000 (46 000 à 60 000 dans la construction et l'industrie), 19 000 dans l'exploitation. Il faudrait ajouter à cela l'exportation vers l'UE et les USA, soit 3 milliards de dollars en 2020 et 10 milliards de dollars en 2025. Y. S.