Après avoir été renvoyées aux calendes grecques, depuis la décision de la direction palestinienne d'internationaliser sa demande d'indépendance, suivies de mesures de cœrcition de la part de l'Etat hébreu — témoin de la tension qui lie les deux parties — les négociations de paix en Palestine buttent actuellement sur les exigences des deux parties. L'autorité palestinienne a, dans ce cadre, signifié à ses interlocuteurs, qu'elle refuse toute négociation tant que leurs dirigeants traitent de "terroriste" le président de Palestine, Mahmoud Abbas. Tant que les autorités israéliennes traiteront de "terroriste" le leader palestinien Mahmoud Abbas, les négociations entre la Palestine et Israël sont impossibles, a indiqué, jeudi le chef de la diplomatie palestinienne Riyad al-Maliki. M. Maliki en visite à Moscou. "L'administration palestinienne est menacée. Alors que le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, déclare que Mahmoud Abbas, notre président, est un terroriste, et tant que ces dirigeants se permettent de dire des choses pareilles, aucun processus de négociations n'est possible", a déclaré le ministre lors d'une conférence de presse. Dans ce sillage, le président palestinien Mahmoud Abbas et le secrétaire d'Etat américain John Kerry ont abordé mercredi soir lors d'un entretien téléphonique, le gel — par les Israéliens — des recettes fiscales dues aux Palestiniens. Selon Nabil Abou Roudeina, porte-parole de la Présidence palestinienne, MM. Abbas et Kerry ont abordé, outre les sujets qui seront au menu le 4 mars du Conseil central palestinien, ils ont discuté au téléphone du blocage — par Israël — du transfert des recettes fiscales dues aux Palestiniens. Un haut responsable palestinien a déclaré par ailleurs, que M. Kerry avait dit que l'administration américaine exercera de fortes pressions sur le gouvernement israélien afin qu'il procède au transfert des recettes fiscales dues aux Palestiniens dans les meilleurs délais. Pour leur part, une trentaine d'organisations humanitaires ont tiré la sonnette d'alarme jeudi sur le manque de progrès dans la reconstruction dans la bande de Gaza six mois après la fin de l'offensive militaire israélienne. Les organisations dont plusieurs agences de l'ONU comme l'UNRWA, l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens, exhortent la communauté internationale à verser les 5,4 milliards de dollars promis lors d'une conférence au Caire en octobre, la majorité des promesses de dons n'ayant pas été tenue. Les organisations mettent en garde contre un retour aux hostilités et appelé Israël à lever son blocus de l'enclave palestinienne. "Le blocus imposé par Israël continue, le processus politique et l'économie sont paralysés et les conditions de vie se dégradent", indiquent les ONG, pour lesquels la poursuite du non-paiement des salaires des employés du secteur public et l'absence de progrès dans la constitution d'un gouvernement d'union nationale accroît encore les tensions. A. R.