Alors que l'échéance des négociations entre Israël et les Palestiniens sous la supervision de Washington a expiré le 29 avril sans résultat, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, va rencontrer aujourd'hui à Londres le président palestinien Mahmoud Abbas pour tenter de relancer le processus de paix avec Israël. Comme d'habitude, il s'est encore trompé d'interlocuteur, car ce n'est pas Mahmoud Abbas qu'il faut convaincre mais Benyamin Netanyahu qui depuis son retour aux affaires s'est systématiquement appliqué à saborder la dernière feuille de route du quartet international inspiré par les résolutions onusiennes sur la question palestinienne, acceptée par la Ligue arabe et revisité par le président américain en 2013, selon les vœux des Israéliens. Le secrétaire d'Etat étasunien demande d'autres sacrifices aux Palestiniens à Londres pour sauver la face de Barack Obama qui avait promis de clore le dossier israélo-arabe. John Kerry, l'artisan de la reprise fin juillet 2013 des contacts directs israélo-palestiniens, aujourd'hui suspendus, n'a pas d'autre solution que de réitérer l'appel de Washington aux deux camps à observer de la "retenue" et à s'abstenir de prendre des mesures "non constructives". En effet, les Etats-Unis se sont toujours refusé d'exercer des pressions, de quelque nature que ce soit, sur Israël. Et lorsque John Jerry devait pousser quelques gueulantes contre Jérusalem, ce fut toujours dans le contexte officieux, et dans tous les cas, le secrétaire d'Etat devait par la suite nuancer ses remontrances, n'hésitant pas à accuser la presse de n'appuyer que sur des excès langagiers, qui n'ont pas lieu d'être citée. Son déni à propos de la perspective pour Israël de se voir qualifié à court terme d'Etat d'apartheid est de fraîche date. En revanche, John Kerry, comme tous ses prédécesseurs, a plutôt exigé des concessions de la part de la partie palestinienne. Et certainement, c'est ce qu'il a encore fait à Londres. Retour sur l'échec de la médiation américaine. Pendant la nouvelle négociation avec l'occupant israélien, Mahmoud Abbas devait suspendre ses initiatives internationales après la reconnaissance de l'Etat de Palestine par l'Assemblée générale de l'ONU de 2012, en contrepartie de la libération par Israël de 104 détenus palestiniens emprisonnés avant les accords d'Oslo de 1993. Mais Benyamin Netanyahu a fait virer à l'aigre le processus conduit directement par Washington, poussant les Palestiniens à temporiser en intensifiant colonisation, démolitions et opérations meurtrières. Fin avril, le Premier ministre israélien claque la porte, en suspendant les pourparlers de paix après la signature d'un accord de réconciliation entre l'OLP (Organisation de libération de la Palestine) de Mahmoud Abbas et le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza. L'échec des négociations consommé, Mahmoud Abbas reprend ses démarches pour faire admettre l'Etat de Palestine au sein des organisations multilatérales tout en menaçant de renoncer à l'Autorité palestinienne pour remettre les clefs des territoires autonomes à Israël qui reprendrait alors ses responsabilités d'administration coloniale. Un casse-tête internationale pour Benyamin Netanyahu déjà assez mis à mal dans quelques pays européens. Son raciste de ministre des AE, Avigdor Lieberman, n'a-t-il pas estimé que des pays européens prennent des positions pro-palestiniennes, allant jusqu'à demander des explications à plusieurs ambassadeurs pour les mettre en garde contre le fort mécontentement israélien. D. B Nom Adresse email