Les simples citoyens et les producteurs ne seront pas épargnés par la raréfaction des ressources financières. Et les opérations d'import-import sont toujours encouragées en dépit d'une nouvelle réglementation de la Banque d'Algérie destinée à rationaliser les importations. La chute des exportations du pays consécutive à la baisse des prix du baril de pétrole aura des répercussions sur l'activité bancaire. On commence à passer d'une situation d'excès de liquidités bancaires connue depuis plusieurs années à celle d'un assèchement des ressources bancaires, en un mot à un problème de liquidité bancaire. Conséquence : "De moins en moins de crédits bancaires seront accordés à l'investissement", analyse Mohamed Kessal, expert bancaire. En d'autres termes, il y aura plus de crédits pour l'économie de bazar et moins pour les producteurs et les investisseurs. Par ailleurs, le simple citoyen ne sera pas épargné par la baisse des ressources en devises. En l'absence d'une contrepartie productive et une baisse de l'argent en circulation : dinar et devise, la pression s'exerce fortement sur la monnaie nationale. Le dinar pourrait être dévalué de 20%, ce qui n'est sans conséquences sur le pouvoir d'achat des citoyens. Risque de dévaluation du dinar Côté banques, certaines sont déjà touchées par l'assèchement des ressources. Comme le Trésor sera de moins en moins utilisé pour financer les projets d'infrastructures, les banques commerciales seront de plus en plus sollicitées. Les banque publiques sont déjà fortement sollicitées avec le financement des plans d'investissement des entreprises publiques (2 milliards de dollars pour la SNVI). Une partie du plan quinquennal volet infrastructures sera financé par les banques. Tout cela mettra de la pression sur les banques publiques. Avec l'assèchement des ressources bancaires publiques avec ces projets, les banques privées seront de plus en plus sollicitées. Mais elles ont leurs limites. Elles vont connaître cette même situation d'assèchement des liquidités dans une seconde étape. Ce nouveau contexte n'a pas que des inconvénients. "On va passer de la finance des beggarines à la vraie finance", commente-t-il. On pourrait recourir à d'autres modes de financement de l'économie : Bourse, leasing, capital risque. Les banques vont s'adapter à la situation Comme elles vont de plus en plus collecter de la ressource à court terme et moins de ressources moyen long terme, elles sont encouragées à financer l'import-import. D'autant que le récent règlement de la Banque d'Algérie, qui plafonne les engagements des banques sur le commerce extérieur, encourage les opérations d'importation. Car il n'exclut pas dans l'application de la note les opérations d'investissement. "Il aurait été plus judicieux d'exclure les producteurs et les investisseurs du champ d'application de l'instruction de la Banque d'Algérie", observe Mohamed Kessel. K. R.