Réagissant hier à la convocation de son joueur international espoir français, Nabil Fekir, par la sélection algérienne, le président de l'O Lyon, Miche Aulas, a préféré visiblement botter en touche : "Il vous a répondu (presse, ndlr) clairement avec calme et à-propos, et vous savez, c'est pourtant difficile de résister à 20 ans à une telle pression", a-t-il affirmé dans un message posté sur Twitter. Le président lyonnais, qui n'a jamais caché son désir de voir Fekir choisir la sélection française, fait sans doute référence à la déclaration la veille de Fekir : "J'ai été très sensible à la convocation de l'équipe d'Algérie (2 matches amicaux contre le Qatar le 26 mars et Oman le 30 mars) mais je n'ai pas encore pris de décision définitive. J'ai eu Christian Gourcuff au téléphone mais comme je l'ai déjà expliqué, je donnerai ma position avant la fin du mois de mars et il est donc trop tôt pour dire quoi que ce soit. Aujourd'hui, je ne pense qu'à l'Olympique Lyonnais et en particulier au match de dimanche à Montpellier." En vérité, Fekir avait donné son accord à Christian Gourcuff dans la matinée de vendredi, ce qui avait poussé le coach national à cocher son nom dans une liste de présélectionnés pour le stage du Qatar, mais il s'est rétracté dans l'après-midi réclamant un peu plus de temps de réflexion pour faire son choix. Des informations publiées dans notre édition d'hier et confirmées par le président de la FAF, Mohamed Raouraoua. Le patron de la Fédération dans une déclaration hier à la presse souligne : "Fekir a effectivement appelé Gourcuff au téléphone pour lui faire part de sa décision de jouer pour l'Algérie. C'est pour cela que nous lui avons d'ailleurs envoyé le jour même une convocation, mais nous avons été étonné de voir ce démenti sur le site du club de Lyon, ce qui prouve que son club a un rôle dans cette décision." Une accusation à peine voilée contre la direction de l'Olympique Lyonnais quant à une pression exercée pour ne pas dire chantage contre Nabil Fekir. Et d'ajouter : "En tout cas, pour notre part, si Fekir a envie de porter les couleurs de son pays, nous lui disons bienvenue, mais s'il veut jouer pour une autre sélection nationale, nous lui souhaitons bon vent". Selon une source digne de foi, la FAF ne veut pas polémiquer sur ce dossier afin de ne pas lui mettre davantage de pression et espère qu'il finira bien par choisir le maillot vert. De son côté, le coach de Fekir, Laurent Fournier, a appelé son attaquant à se soustraire à la pression médiatique et se concentrer sur son rôle dans l'équipe. "Ça l'a perturbé. (...) Maintenant il faut qu'il passe à autre chose. Qu'il se fasse plus discret dans les médias, lui et son entourage. Et qu'il fasse parler ses pieds plutôt que de s'exprimer dans la presse", disait-il en conférence de presse vendredi. S. L.