Cela faisait bien longtemps que l'on n'avait pas vu autant de monde et autant d'ambiance au stade du 1er-Novembre, tant il est vrai que cet énième Classico JSK-MCA n'aura pas failli à la tradition en matière d'engouement populaire. Il est vrai que lors du dernier match JSK-MCEE, plusieurs milliers de supporters kabyles avaient fêté, dans une grande allégresse, le retour tant attendu des Canaris à la maison après plus de six mois d'exil forcé qui avait frappé le club kabyle après la disparition tragique du regretté Ebossé. Il n'en demeure pas moins que ces chaudes retrouvailles entre la JSK et le MCA auront attiré la grande foule à un point tel que tous les billets de stade ont été littéralement vendus dès les premières heures de la matinée et que les gradins avaient été littéralement pris d'assaut dès la mi-journée par des milliers de fans kabyles et algérois. C'est dire que la popularité des deux grands clubs kabyle et algérois n'a pas été du tout altérée par le parcours, pourtant mitigé, des deux équipes en présence cette saison. Et lorsqu'on rappellera que l'enjeu était de taille pour les deux clubs rivaux qui n'avaient pas le droit à l'erreur pour ne pas hypothéquer sérieusement leurs chances de maintien parmi l'élite, les vingt-deux acteurs se sont livré un duel impitoyable. Dès le premier coup de sifflet de l'arbitre international Mehdi Abid-Charef qui, curieusement, avait déjà officié le match aller remporté de haute lutte par la JSK au stade Omar-Hamadi de Bologhine (4-2), les vingt-deux acteurs entrent dans le vif du sujet et la première offensive est à mettre à l'actif du Mouloudia qui inquiète la défense kabyle sur une reprise de la tête facilement captée par Mazari (3'). La JSK réplique par Yesli sur un corner rentrant que Ziti reprend de la tête. Chaouchi est archibattu, mais Bachiri sauve les meubles, alors que les Kabyles réclamaient le but (7'). En fait, ce ne fut que partie remise car, une minute après, le même Ziti allait exécuter, d'un coup franc direct des trente-cinq mètres, l'infortuné Chaouchi (8'). Le classico était bien lancé, et Hachoud, l'autre baroudeur algérois, faillit niveler la marque sur un coup franc plein axe, mais Mazari était bien placé (15'). Le MCA procédait par contres et finira par égaliser sur une grosse erreur d'appréciation de la charnière centrale. Sur un centre anodin de Gourmi de l'aile droite, Benbraham profite de la passivité effarante des défenseurs kabyles pour mettre la balle au fond des filets (26'). Les Kabyles ne baissent pas les bras et vont inquiéter une fois de plus Chaouchi qui est obligé de se coucher difficilement sur un tir tendu de Mekaoui (28'). L'enjeu prend le dessus sur le jeu, et en l'absence des deux internationaux Benlamri et le gardien Doukha, la défense kabyle fait preuve d'une fragilité inquiétante qui finira par lui jouer un mauvais tour à la 37e minute, lorsque Djallit profite d'une sortie hasardeuse de Mazari pour doubler la mise au profit des Algérois. La JSK jette alors toutes ses forces dans la bataille, et Yesli faillit remettre les pendules à l'heure sur un coup franc puissant qui est boxé énergiquement par Chaouchi (42'). Après le repos, la JSK revient avec de meilleures attentions offensives et rate par deux fois l'égalisation par Youcef- Khoudja (46') et Ihadjaden (50'). Pis encore, c'est le Mouloudia qui a failli creuser l'écart sur cette frappe terrible de Djallit repoussée miraculeusement par Mazari (48'). Avec beaucoup d'aisance, le MCA a fait face à la domination aveugle et anarchique de l'équipe locale. Malgré l'expulsion de Karaoui pour cumul de cartons (76'), les gars du Mouloudia réussissent à préserver le score et à arracher trois points qui valent certainement leur pesant d'or. Avec ce résultat, le MCA continue de lutter pour le maintien, alors que la JSK se complique la vie et demeure menacée par la relégation. M. H. Lire aussi