La direction d'Air Algérie s'est engagée à transformer immédiatement les CDD en CDI et de recruter 400 PNC permanents dès le mois d'avril et 250 saisonniers durant l'été. Elle a accepté aussi d'élaborer une nouvelle classification salariale pour les PNC. La grève du personnel navigant et commercial d'Air Algérie, déclenchée hier aux aurores par le syndicat SNPNCA et qui a paralysé l'aéroport international d'Alger, a pris fin à 15h, après de laborieuses négociations entre les deux parties en conflit. La direction d'Air Algérie, qui devait donner une réponse diligente sur une série de revendications ayant déjà fait l'objet d'un préavis de grève qui a expiré jeudi, a accédé, au final, aux doléances du syndicat. Le président-directeur général de la compagnie aérienne nationale, Mohamed-Salah Boultif, en mission à l'étranger, a instruit les négociateurs d'Air Algérie de satisfaire de suite les revendications qui peuvent l'être. Selon le président du SNPNCA, Karim Ourrad, joint hier par téléphone, la direction d'Air Algérie a répondu favorablement aux trois principales revendications du personnel navigant et commercial, à savoir la réduction de la charge du travail, la promotion des contrats à durée déterminée (CDD) en contrats à durée indéterminée (CDI) et les revalorisations salariales. "Le P-DG a donné consigne pour une exécution immédiate des engagements pris", a tenu à souligner notre interlocuteur qui s'est réjoui donc de ce que la direction d'Air Algérie ait décidé de promouvoir l'ensemble des CDD en CDI au courant du mois d'avril, ainsi que de recruter, durant le même mois, 400 PNC, lesquels seront renforcés durant la haute saison par 250 saisonniers. S'agissant de la question de la reclassification salariale, la direction d'Air Algérie et le syndicat des PNC ont convenu de travailler en commission de hiérarchisation dès le 4 avril prochain. Le président du SNPNCA a rassuré quant à un classement des PNC en seconde position en termes de salaires de la compagnie. Le mouvement de grève des PNC a fortement affecté le programme des vols d'Air Algérie. Des milliers de voyageurs, non avertis du débrayage, ont vu leurs nerfs mis à rude épreuve. Surtout qu'ils ne savaient pas à quelle source d'information s'abreuver. "Je devais prendre le vol de 7h30 en partance pour Paris. Je suis encore là, sans savoir quand la grève cessera. Mes enfants et moi commençons déjà à stresser", s'est écriée une jeune mère de famille qui devait prendre un vol du matin, mais qui n'avait pas encore embarqué à 13h. L'annonce, deux heures plus tard, de la reprise des vols s'est accompagnée d'un immense ouf de soulagement de passagers qui avaient craint que le débrayage ne dure plus longtemps. D'autant que l'information relative à la mission le jour même de Mohamed-Salah Boultif à l'étranger s'était répandue dans les halls de l'aéroport. Ce dernier se trouvait en effet en France dans la cadre d'une opération d'acquisition d'avions pour le renforcement de la flotte d'Air Algérie. Dans un communiqué rendu public hier, la direction d'Air Algérie a évoqué, pour sa part, une grève sans préavis ayant provoqué des perturbations sur le programme de vols initial. Elle a aussi confirmé l'aboutissement des négociations avec le syndicat. "Des discussions avec les parties compétentes ont été entamées et ont débouché sur la suspension du mouvement de grève et la reprise du travail vers 15h. Air Algérie tient à signaler que seulement 17% des vols se sont effectués, ce qui a causé la perturbation d'une bonne partie du trafic", a noté le communiqué d'Air Algérie. Pour rappel, le personnel navigant commercial a dénoncé des conditions professionnelles intenables, notamment les réquisitions pour nécessité de service, lesquelles ont été exagérées au point de générer, selon des sources proches du syndicat, un cumul de congés non consommés de centaines de mois. Il a dénoncé aussi la longévité (5 ans) de contrats à durée déterminée (CDD) et, enfin, le non-respect du ratio international en matière salariale. S. A. I.