Sur initiative de la Coordination nationale des Patriotes, bureau de la wilaya de Bouira, un sit-in a été organisé hier devant le siège de la wilaya. Ils sont venus des quatre coins de la wilaya, pour faire entendre leurs voix. Ils réclament la prise en charge sociale et leurs droits à la retraite sans distinction du nombre d'années travaillées. Sur leurs visages se lisent les séquelles des années de lutte contre le terrorisme "Lors de la décennie noire, on nous a surnommés les hommes debout, actuellement marginalisés, les pouvoirs publics n'affichent aucune considération à notre égard", dira, en colère, Taoufik. Les protestataires dénoncent les mesures fixant les modalités d'accès au droit à la retraite qui est de 7,5 années d'exercice effectives dans les rangs du corps des Patriotes. Pour eux, cette mesure n'obéit à aucune logique. "Il y a ceux qui comptabilisent plus de 10 ans, mais seules les 7,5 années sont prises en considération dans le calcul des droits à la retraite. Ceux qui n'ont pas atteint le nombre d'années fixées, sont exclus de la retraite. Par ailleurs, ceux qui se sont sacrifiés pendant des années à défendre le pays voient leurs droits bafoués", dira Ahmed, un ex-Patriote connu pour son engagement farouche contre le terrorisme au niveau de la région d'Ath Leksar. "La lutte antiterroriste ne peut se compter par le nombre d'années. Nous avons des collègues qui ont laissé leur vie dans des embuscades des hordes terroristes, juste quelques jours après leur engagement. Ceux-là ont laissé des orphelins, des veuves. Leurs familles doivent être prises en charge par le pouvoir en place. Quand nous avions pris les armes, notre objectif était de défendre la République. L'Etat était sur le point de s'effondrer. Nous avions fait notre devoir sans calcul. Maintenant que le pays a retrouvé sa stabilité, nous exigeons de la considération et que tout le monde soit traité sur un pied d'égalité", ajoute-t-il. Les protestataires n'ont pas omis de souligner la nécessité d'une prise en charge psychologique. "Nous avons besoin d'une prise en charge psychologique. Il y a ceux qui ont des troubles psychiques induits par la lutte contre le terrorisme. Ce n'est pas facile de voir un ami ou un proche assassiné lors des accrochages avec les terroristes ou amputés de ses membres suite aux explosions de bombes. Rien de cela n'est fait. Dans le monde entier, les soldats qui reviennent d'une guerre sont pris en charge dans des centres spécialisés. Mais chez nous, ce sont les émirs, chefs des terroristes ayant mis le pays à feu et à sang, qui sont mieux considérés", lance, en colère, un ancien chef de groupe de Patriotes. Une délégation a été reçue au cabinet du wali qui a exposé les doléances des Patriotes. A. D.