Les pays africains du bassin du lac Tchad, engagés dans la lutte contre le groupe Boko Haram, ont appelé la communauté internationale à les aider à lutter contre ce groupe extrémiste dont l'insurrection a entraîné la mort d'au moins 15 000 personnes en six ans. Une résolution en ce sens a été déposée par le groupe des pays africains auprès du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, réuni, hier en session extraordinaire pour étudier cette demande. Le texte en question "appelle la communauté internationale à fournir un soutien actif et multiforme au Cameroun, au Tchad, au Niger, au Nigeria et à tout autre pays affecté par les actions du groupe terroriste Boko Haram, à leur demande, et en collaboration étroite avec leurs gouvernements respectifs". "Depuis 2009, lorsque le groupe Boko Haram s'est livré de manière massive à la violence, au moins 15 000 personnes sont mortes", a déclaré le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Zeïd Ra'ad al-Hussein, ouvrant la réunion. "D'innombrables enfants, femmes et hommes ont été enlevés, victimes de sévices et recrutés de force. Des femmes et filles ont été visées par des abus particulièrement terrifiants, des villes et villages entiers ont été rasés, détruits", a-t-il poursuivi. Il a également jugé "essentiel" que les autorités et la communauté internationale "intensifient leurs efforts" pour répondre aux besoins des victimes. Il a ajouté que "toutes les opérations militaires doivent être proportionnées, viser la menace et garantir l'obligation redditionnelle", c'est-à-dire la traduction des suspects en justice. Cette démarche africaine, intervient dans le sillage de l'annonce, le 7 février dernier, de la création d'une force régionale d'intervention de 8 700 hommes destinée à lutter contre Boko Haram, qui avait été annoncée par les pays du bassin du lac Tchad, il y a de cela quelques mois. Les pays du bassin du lac Tchad, notamment le Nigeria, et ses voisins — Tchad, Niger, Cameroun et Bénin — ont convenu le 7 février dernier de déposer un projet de résolution devant le Conseil de sécurité de l'ONU qui vise à rendre opérationnelle cette force régionale dès le début de ce mois-ci. Mais des milliers de soldats de ces pays, à l'exception du Bénin, sont d'ores et déjà déployés sur le terrain, de part et d'autre du lac Tchad, menant ainsi, une offensive contre le groupe extrémiste. Les armées du Niger et le Tchad, qui constituent le fer de lance de cette force embryonnaire ont annoncé dans ce sillage, avoir repris mardi aux insurgés islamistes de Boko Haram la localité stratégique de Malam Fatori, dans le nord-est du Nigeria, selon les indications fournies par le porte-parole de l'armée nigérienne. Cette victoire est jugée importante pour la coalition régionale, qui poursuit son offensive contre le groupe armé nigérian, notent les observateurs, en ce sens, que Malam Fatori, ville frontalière du Niger, avait été désignée comme le principal lieu de repli des combattants de Boko Haram après plusieurs défaites. Après la capture rapide de la ville nigériane de Damasak, les militaires de la coalition sont allées d'Ouest en Est, sur un axe qui longe la frontière nigérienne, reprenant les localités de Gachagar, Talagam, Abadam, puis Malam Fatori. A. R.