Alors que les besoins de la population ne font qu'accroître, les autorités nationales ont reculé sur de nombreuses promesses de projets faites à la région. Si les sommes allouées au développement de la wilaya de Tizi Ouzou sont considérables et les chantiers ouverts sont nombreux, les insuffisances sont, hélas, encore très importantes et plus déplorables encore. Alors que les besoins de la population ne font qu'accroître, les autorités nationales ont reculé sur de nombreuses promesses de projets faites à la région. C'est ce qui en est ressorti de l'examen du bilan du dernier quinquennat en général, et de l'année 2014 en particulier, présenté par le wali, Abdelkader Bouazghi, en session ordinaire consacrée à cet effet par l'Assemblée populaire de la wilaya de Tizi Ouzou. Pour rassurer quant à l'exécution des programmes de développement, le premier magistrat de la wilaya a d'emblée souligné que sur les 407 milliards de dinars dont a bénéficié la wilaya, sans compter les programmes centralisés comme le gaz naturel, la pénétrante à l'autoroute Est-Ouest, le barrage de Souk n'Tleta, l'électrification de la voie ferrée, le nouveau CHU et le logement, il ne restait à réaliser au 31 décembre 2014 à l'indicatif de la wilaya que 186 milliards de dinars dont 126 milliards au titre des plans sectoriels de développement. "La plupart des projets qui devaient être financés avec cette somme sont déjà lancés", a rassuré le wali qui s'est réjoui également du fait que "tous les projets accordés lors de la visite de Sellal à Tizi Ouzou sont lancés, à l'exception du nouveau CHU qui nécessite des études approfondies", a-t-il dit. En matière d'investissement productif, le chef de l'exécutif de wilaya a souligné que pas moins de 179 projets d'investissement d'un coût de 144 milliards de dinars et créateurs de 22 000 emplois sont validés par le Calpiref durant ce dernier quinquennat. Aux yeux de l'exécutif, le niveau de développement dans la wilaya est ainsi satisfaisant. Mais aux yeux des élus, les insuffisances demeurent encore innombrables. Dans son discours, le président d'APW, Hocine Haroune, a estimé que, "d'un côté, avec tous les projets en cours de réalisation il y a bien matière à tirer satisfaction, mais que les insuffisances restent criantes". Pour lui, de nombreux ministres n'ont pas tenu leurs promesses, à l'instar d'Amar Ghoul avec sa fausse promesse d'une gare routière qu'il s'est même permis de baptiser "Yennayer", celui de l'Energie avec celle du branchement de 90% des villages au gaz naturel à fin 2014, ou encore la promesse non tenue du ministre de la Santé concernant les deux hôpitaux de Bouzeguène et Timizart. À ce titre, le P/APW a souligné que cela prouve que chaque secteur se presse d'annoncer que son programme n'est pas concerné par la politique de restriction dont tout le monde parle, mais qu'en vérité chacun sait que son secteur est touché de plein fouet. "Si la panique dans les déclarations des ministres est perceptible, la demande citoyenne, elle, est plus accrue et plus actuelle", a-t-il soutenu en affirmant que Tizi Ouzou a besoin d'un tramway, d'un hôpital mère-enfant, d'un centre d'affaires, d'un port sec, d'une autre pénétrante Aïn El-Hammam, Ouacif, Ouadhias, Boghni, Draâ El-Mizan, d'un pôle agro-industriel à Draâ El-Mizan et d'une centrale hydroélectrique. En rêveur, le P/APW a été jusqu'à demander la réalisation d'un aéroport, et un autre élu de doter la Protection civile de la wilaya en hélicoptère, et ce, au moment où la wilaya de Tizi Ouzou ne dispose même pas encore d'une gare routière et de stations intermédiaires dignes de ce nom. Au moment même où elle n'arrive ni à mettre en place un plan de circulation qui pourra juguler un tant soit peu les embouteillages dans la ville, de donner vie aux zones d'activités où de trouver où implanter certains quotas de logements AADL ou encore créer des espaces de loisirs. Il y va sans parler de la catastrophe environnementale devant laquelle les autorités reconnaissent leur impuissance. C'est dire que la problématique du développement dans la wilaya de Tizi Ouzou constitue toujours un important défi. "Un développement que beaucoup de mains invisibles s'attellent à freiner", comme l'a souligné une élue. S. L.