Hassouna Chakroune, l'ancien représentant adjoint de l'Office national du tourisme tunisien (ONTT), en poste à Oran d'octobre 2011 à mars 2013, explique les démarches à entreprendre pour reconquérir les touristes algériens. Les recettes du secteur touristique ont baissé de 6,8%, selon le ministère tunisien du Tourisme, et l'attentat du Bardo précipitera certainement les mauvais chiffres d'un secteur névralgique pour le pays. Pourtant, le tourisme tunisien n'en est pas à sa première crise majeure, puisqu'aux lendemains de la révolution de Jasmin le nombre de touristes, dont les Algériens, avait vertigineusement diminué. Et pour revenir à cette période et comment les Tunisiens ont commencé à refaire surface en reprenant leurs parts de marché, plus précisément algériens, Hassouna Chakroune, l'ancien représentant adjoint de l'Office national du tourisme tunisien (ONTT), en poste à Oran d'octobre 2011 à mars 2013, explique les démarches à entreprendre pour reconquérir les touristes algériens. Les grandes lignes de son travail marketing ont tout d'abord ciblé les médias nationaux pour "faire connaître davantage la destination Tunisie avec toutes ses facettes", en faisant un travail d'approche avec les agences de voyages algériennes pour davantage d'informations sur les produits touristiques et les mettre en contact régulier avec leurs homologues tunisiennes. Ce travail, souligne M. Chakroune, s'est accompagné d'opérations de démarchage auprès de ces agences afin de les rassurer à leur apporter le soutien nécessaire pour commercialiser davantage la destination Tunisie. La programmation de journées touristiques tunisiennes pour lancer le B2B est également un atout non négligeable dans cette opération de séduction. Par ailleurs et pour relancer le tourisme tunisien en Algérie, surtout après l'attentat du Bardo, il estime qu'il faut penser à mettre des avions plus confortables et à capacité plus grande, surtout en été, de la part de Tunis Air ; actuellement, des avions de 126 sièges sont utilisés pour six vols par semaine à partir d'Alger et deux vols hebdomadaire d'Oran. "Faciliter la chartérisation aux agences de voyages algériennes et organiser une caravane ambulante à travers les principales villes algériennes" sont aussi parmi les paramètres à prendre en compte pour réussir cette opération, selon toujours M. Chakroune. La participation de la Tunisie aux différents foires et salons avec l'organisation de workshops entre Algériens et Tunisiens et surtout faire un effort financier en direction des familles algériennes en leur accordant des tarifs exceptionnels, sachant que 1,5 million d'Algériens passent leurs vacances à l'étranger et que le coût moyen de dépense pour une famille composée de cinq personnes est de 2400 euros sont aussi des atouts indéniables pour relancer le tourisme tunisien. L'ancien représentant adjoint de l'ONTT met en avant son expérience et ses résultats pour étayer sa démarche. Pour rappel, le marché algérien a fourni en 2012, en termes d'entrées pour la Tunisie, 901 677 touristes, 954 908 en 2013 et plus de 1,2 million en 2014, soit +34,5% par rapport à 2013. S. O.