Dans une communication présentée à l'occasion des 19es Journées de l'énergie organisées, le 14 avril, à Alger, Imane Moulay et Wahiba Tadmourt du Laboratoire de valorisation des énergies fossiles ont avancé, entre autres, une multitude de données chiffrées sur les importations de produits agricoles. Elles ont mis en relief une facture alimentaire aux proportions effarantes. En chiffres, le pays a importé, en 2014, pour près de 10,2 milliards de dollars, contre 8,7 milliards de dollars en 2013, soit une hausse de 19,27%. Tout est importé ou presque. L'Etat a importé pour 3,29 milliards de dollars de céréales. La facture de blé tendre et dur a ainsi atteint 2,19 milliards de dollars contre 1,98 milliard de dollars en 2013, en hausse de près de 11% en valeur. En quantité, les importations de blé tendre et dur ont atteint 6,84 millions de tonnes, contre 5,79 millions de tonnes en 2013, en hausse de 18%. Les achats à l'extérieur de blé tendre ont cependant enregistré une légère baisse de 4,5% en valeur avec près de 1,47 milliard de dollars pour une quantité de 5 millions de tonnes durant les onze premiers mois de 2014, contre 1,54 milliard de dollars, en 2013, pour une quantité de 4,70 millions de tonnes. L'Algérie a également importé, en 2014, pour plus de 720 millions de dollars (1,83 million de tonnes) de blé dur, contre près de 430 millions de dollars (1,07 million de tonnes) à la même période de comparaison, soit une forte hausse de plus de 67% en valeur. S'agissant des autres types de céréales, les importations d'orge ont été estimées à 181,19 millions de dollars (712 470 tonnes), contre 133 millions de dollars (437 993 tonnes). Les importations de maïs ont culminé à 914,9 millions de dollars (3,8 millions de tonnes) entre janvier et novembre 2014. Le montant des importations des produits laitiers en Algérie a, lui, aussi enregistré une forte hausse de plus de... 77% durant les onze premiers mois de 2014 par rapport à la même période de 2013. Les importations de lait en poudre sont ainsi passées de 981 millions de dollars durant les onze mois de l'année 2013 à 1,7 milliard de dollars durant les onze mois de 2014, soit une hausse de 74,4%. En volume, l'Algérie a importé, durant la période de référence, 348 348 tonnes de lait en poudre, contre 244 298 tonnes en 2013. La valeur globale des importations de l'Algérie en produits laitiers (crème de lait et beurre) s'établissait, en 2014, à 1,84 milliard de dollars, contre 1,03 milliard de dollars à la même période de l'année écoulée, en hausse de 77,08%. Les quantités importées en poudre de lait ont atteint 370 365 tonnes, contre 257 963 tonnes à la même période de l'année 2013, en hausse de... 43%. La hausse de la facture des importations s'explique par le renchérissement des cours mondiaux et de l'augmentation des volumes importés du lait et des céréales. Un léger mieux est, cependant, enregistré dans l'importation du sucre. Les importations sont passées de 859 millions de dollars durant les onze premiers mois de 2013 à 825 millions de dollars durant la même période en 2014. Les quantités importées ont connu, elles, une hausse de 7,57%. Elles totalisaient, en 2014, 1,831 million de tonnes, contre 1,702 million de tonnes à la même période de l'année précédente. En 2014, le pays a, en fait, importé certains produits dont le marché n'a pas besoin : de l'eau minérale, des fruits, des gâteaux et même du couscous. L'exponentielle courbe des importations alimentaires ne va pas fléchir, tant que la production agricole et l'industrie agroalimentaire n'arrivent pas à se développer. Il est vrai que la production de produits alimentaires a connu une croissance de 8,8% en 2013, par rapport à 2012. Le secteur agricole réalise, ainsi, une bonne performance, supérieure à celle de l'année 2012 qui était de 7,2%. Mais il ne s'agit que de croissance fugace. Explication : une analyse des taux de croissance sur une période de dix ans montre le caractère "erratique" de l'évolution de la production agricole, avec une succession de pics de croissance et de fortes baisses de l'activité. Y. S.