Moins de 48 heures après avoir déclaré que le président Bouteflika va "très prochainement" dévoiler son projet de révision constitutionnelle, le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, est revenu sous les feux de la rampe pour soutenir tout le contraire. Dans un entretien accordé à TSA, avant-hier jeudi, Saâdani a affirmé, en effet, que "l'échéance sera très probablement retardée". Difficile de croire à une rétractation volontaire du premier responsable du FLN, qui, par ailleurs, s'est toujours réclamé être dans les secrets d'alcôve. Rien n'interdit de penser que Saâdani a fait l'objet d'un rappel à l'ordre diligent venu d'en haut. D'autant plus qu'il va même jusqu'à justifier l'hésitation du Président à aller de suite vers cette révision constitutionnelle par le refus de l'opposition de participer aux consultations. "Très probablement, l'échéance sera retardée à cause de l'opposition", a-t-il tenté d'expliquer. Une opposition qu'il n'a pourtant pas hésité, la veille, d'accuser de faire dans "la diversion". "Le Président insiste pour que l'opposition prenne part au dialogue, mais, malheureusement, cette dernière s'entête à dire non. Je répète : l'opposition bloque d'une manière directe et indirecte la Constitution. Directement, en disant non. Indirectement, elle crée de faux prétextes en insistant, entre autres, sur l'obligation de passer par le peuple à travers un référendum", a-t-il jugé, alors que, une journée auparavant, il avait dénié à l'opposition le droit d'expression concernant le projet de la révision constitutionnelle, pour la simple raison qu'elle a boycotté les consultations menées, l'été dernier, par le chef de cabinet de la Présidence, Ahmed Ouyahia. "Le processus ayant trait à la révision constitutionnelle a pris du temps et prendra encore, peut-être, un temps supplémentaire. La seule partie à mettre en cause dans cette situation, c'est bien l'opposition qui refuse d'adhérer au dialogue", a encore insisté le SG de l'ancien parti unique. Voilà, regrette Saâdani, qui "prive le Président d'un rêve auquel il tient beaucoup : faire associer la majorité de la classe politique à la rédaction de la nouvelle Constitution". Amar Saâdani a, en outre, soutenu que "le Président veut une Constitution consensuelle. Peu importe le temps que cela prendra, le bus attendra les retardataires". Si les déclarations de Saâdani maintiennent le flou sur le projet de révision de la loi fondamentale du pays et renseignent sur le malaise qui a gagné le pouvoir, elles attestent, par ricochet, de la crédibilité de l'opposition. Le SG du FLN vient d'apporter la preuve que l'opposition compte, et ce, même après la menace brandie à son encontre, dans le message présidentiel du 19 Mars dernier. F .A.