Il y a 57 ans, le 24 avril 1958, le jeune Taleb Abderrahmane est guillotiné à la prison de Serkadji. Quelques minutes avant son exécution, il lance à l'adresse de ses bourreaux : "Pour ma patrie, pour mon idéal et pour mon peuple, périr n'est qu'un sublime sacrifice auquel je suis résigné... Je saurai mourir. L'Algérie sera libre envers et contre tout." Le Chahid est né le 3 mai 1930, dans La Casbah Alger. Malgré les conditions de vie difficiles, Taleb poursuit ses études primaires et secondaires, grâce aux sacrifices de son père, ouvrier pâtissier, et à l'aide de certains de ses enseignants. En 1951, il rejoint l'université d'Alger, pour préparer une licence en chimie. Dans ces années d'effervescence patriotique, l'enfant studieux de Bir Djebbah vit "entièrement" les événements marquants de son époque. Il entre en contact avec des nationalistes, notamment au café Tlemçani, dans le quartier de la Marine. En 1955, pendant les vacances universitaires, il forme les artificiers de l'ALN. L'année suivante, il intègre l'Armée sous le nom de Mohand Akli, mais il sera vite rappelé à la Zone autonome d'Alger (ZAA), pour mettre à exécution son projet de fabrication de bombes, dans la lutte contre les "ultras" et les paras. Fin janvier 1957, Taleb, qui est recherché, parvient à quitter La Casbah et à réintégrer l'ALN. Mais, il sera capturé, sur dénonciation, par les parachutistes. Il subit d'atroces tortures, avant d'être transféré à Alger et incarcéré à la prison de Serkadji. Le 24 avril 1958, il est décapité, à l'aube. Il n'avait que 28 ans. H. A.