La chute des exportations du pays consécutive à la baisse des prix du baril de pétrole aura-t-elle des répercussions sur l'activité bancaire ? Est-ce qu'on pourrait passer de la situation d'excès de liquidités bancaires des dernières années à celle d'une raréfaction des ressources bancaires, en un mot à un problème de liquidité bancaire ? Cette préoccupation n'est pas complètement absente de la dernière publication de la Banque d'Algérie qui relève très laconiquement dans la note de conjoncture publiée en mars dernier que "dans le nouveau contexte marqué par le choc externe qui pourrait affecter leurs ressources à court terme, les banques doivent développer les moyens d'action à terme par la promotion de produits financiers attractifs conjuguée à des rendements réels appréciables". En clair, chercher à attirer l'épargne des particuliers et des entreprises grâce à de nouveaux produits et des taux d'intérêt plus élevés pour faire face à une réduction prévisible des dépôts du secteur des hydrocarbures.
Les banques publiques au secours du Trésor Cette situation d'excédents de liquidités pourrait ne pas durer. Conjuguées à une réduction prévisible des dépôts du secteur des hydrocarbures, les ressources des banques devraient en effet être également sollicitées par de nouveaux emplois . "Je vous le confirme, le système financier algérien est solide", soutenait récemment avec beaucoup d'assurance le délégué général de l'ABEF, M. Abderrezak Trabelsi. Pour preuve, il rappelait la mise en œuvre récente d' une politique monétaire destinée à réduire l'excès des liquidités bancaires, "estimées encore il y a peu à 2 900 milliards de DA". Celle-ci a été conduite grâce au financement bancaire de programmes économiques naguère budgétisés. M. Trabelsi mentionnait, à titre d'exemple, la Sonelgaz qui doit bénéficier de 1 400 milliards de DA pour financer ses investissements dans de nouvelles centrales électriques et les programme de logements AADL et LPP financés par les banques à hauteur de 1 060 milliards de DA. Depuis la fin de l'année 2011, en vue d' utiliser leurs ressources financières excédentaires, les banques commerciales publiques sont ainsi sollicitées massivement par l'Etat, qui est leur actionnaire unique, pour financer les investissements réalisés dans les infrastructures économiques et sociales, en lieu et place du Trésor public, qui assurait encore presque exclusivement ce rôle jusqu'à une période récente. D'où les dernières décisions qui ne concernent pas seulement la Cnep et le CPA, mais qui affectent en réalité l'ensemble des banques publiques à travers la pratique des "crédits syndiqués".