Ainsi donc, une nouvelle fois, l'Amérique jouera les gendarmes du monde avec les effets qu'on connaît déjà et ceux qu'il n'est pas difficile de deviner. S'il faut se fier au tumulte médiatique organisé par la presse occidentale autour du déploiement des forces de l'armée américaine du côté du Golfe, la guerre contre l'Irak promise par Bush junior est pour très bientôt. On apprend, au fil des dépêches, que la coalition mise sur pied, il y a maintenant onze ans par le président US de l'époque, est en phase de reconstitution. En effet, on sait d'ores et déjà que les armées de Sa Majesté britannique seront de la partie. On a même donné des chiffres. En ce qui concerne les puissances réfractaires, à l'image de la Russie et de la France dont on connaît les atermoiements et les réserves, de même que les régimes arabes, tout indique qu'ils finiront par s'aligner sur la démarche menée tambour battant par Washington. Une démarche dont le moins qu'on puisse dire est qu'elle écarte d'un revers de main les objections des Nations unies et fait fi de toutes les considérations en relation avec le fait, notamment, que l'Irak a largement souscrit aux clauses de la résolution 1441 du Conseil de sécurité. Cette résolution dont Colin Powell lui-même n'hésite pas à déclarer qu'elle a été violée par Saddam à travers la déclaration qu'il a soumise à l'ONU. Ainsi donc, une nouvelle fois, l'Amérique jouera les gendarmes du monde avec les effets qu'on connaît déjà et ceux qu'il n'est pas difficile de deviner. À tel point qu'elle n'a aucun scrupule à laisser planer la contradiction car, pendant que se prépare activement la guerre, les inspecteurs poursuivent leurs opérations sur le territoire irakien. Des inspections dont on se demande, en vérité, à quoi elles peuvent bien servir maintenant et si elles étaient vraiment nécessaires. Cela étant, l'option belliciste n'est pas fortuite de la part de l'Administration Bush. Il suffit d'avoir à l'esprit qu'un tel choix, si tragique soit-il dans ses retombées sur le monde, constituerait une diversion au vu des piètres résultats économiques internes. De même qu'à l'échec de sa tentative d'amener Palestiniens et Israéliens autour de la table des négociations de paix. Quant au peu de cas que le Président américain fait des Nations unies, il trouve une illustration éloquente dans le veto qu'il a opposé à leur résolution condamnant Israël pour l'assassinat d'employés de cette institution en Palestine. K. A.