Des responsables du gouvernement régional canarien ont accusé le Maroc de “génocide” après la mort de 13 immigrants clandestins africains retrouvés jeudi à bord d'une barque près de l'archipel espagnol et qui seraient partis d'El Ayoun, écrit vendredi le journal El Pais. “Le gouvernement du Maroc est responsable de ces morts, de celles d'aujourd'hui et des plus de 100 de cette année, de ce génocide”, a accusé Mario Cabrera, le président du Cabildo (gouvernement local) de l'île de Fuerteventura vers où converge une grande partie des immigrants clandestins qui tentent de gagner l'Espagne en bateau. Le dirigeant canarien a accusé le Maroc de “crime contre l'humanité”. “Si les gouvernements des Canaries, d'Espagne et de l'Union européenne n'ont pas le courage de le reconnaître, nous si, parce que c'est ici qu'arrivent les corps de ces jeunes”, selon lui. Selon des témoignages de survivants cités par des secouristes, des Maghrébins ont fait embarquer le groupe d'immigrants à El Ayoun (chef-lieu du Sahara occidental annexé par le Maroc en 1975) lundi après-midi. Les autorités espagnoles considèrent cependant que c'est à partir du Golfe de Guinée que les circuits d'immigration clandestine se développent actuellement, avec l'organisation d'un juteux trafic vers les Canaries pour déjouer la surveillance hispano-marocaine accrue du détroit de Gibraltar. Treize Africains sont morts de froid jeudi lors de leur traversée clandestine vers l'archipel des Canaries, où affluent chaque année, au péril de leur vie, des milliers de victimes des trafics d'êtres humains.