Résumé : Le bonheur de retrouver son ancien ami, fera oublier à Ilhem, ses malheurs passés... Leur souffrance mutuelle dénotait donc d'un amour qu'ils n'arrivaient pas à oublier... Ameur était sidéré par le comportement de Saléha... Que s'était-il donc passé ? Il appelle Mimouna pour lui demander des explications. La vieille femme qui était affairée dans leur chambre accourt : -Que se passe-t-il Ameur ? Pourquoi m'appelles-tu avec ta voix des mauvais jours ? -Je veux savoir ce qui se trame sous mon toit. -Je ne te suis pas, mon cher mari. -Que me cachez-vous tous ainsi ? Mordjana est malheureuse, ne tente surtout pas de me faire croire le contraire, Saléha est furieuse, et toi tu es silencieuse, un trio qualificatif d'une situation qui ne promet rien de bon. Mimouna essuie ses mains à son tablier, puis tire une chaise pour s'asseoir en face de son mari : -Nous ne te cachons absolument rien, Saléha reproche à sa fille d'être venue directement chez nous sans passer par la maison parentale. Tu connais ta bru, elle a toujours voulu avoir le dernier mot en tout. Seulement.... Elle hésite et s'arrête, mais reprend devant le regard inquisiteur de son mari : -Seulement, comme tu as dû le relever, Mordjana n'est plus la jeune fille timide et effacée d'autrefois. Elle est devenue une belle jeune femme, sûre d'elle, et libre dans ses mouvements. Son précédent passage chez ses parents lui avait laissé un goût d'amertume, alors pour trouver du réconfort, elle est venue chez nous... -De quoi souffre-t-elle ? -Heu, je... Je ne sais pas si je dois t'en parler Ameur. Le vieil homme lance à sa femme un regard criminel et donne un coup sur le sol avec sa canne : -Nous y voilà. Je savais bien que vous me cachiez tous quelque chose.... Il poursuit en donnant un autre coup de canne encore plus fort : -Tu n'as donc pas appris durant ces longues années passées auprès de moi, que je ne tolère pas les situations confuses. Je veux tout savoir et immédiatement. Gare à toi si tu t'amuses à prolonger le suspense... Mimouna s'éclaircit la gorge : -Je ne sais par quoi commencer... Ameur se lève et brandit sa canne : -Tu veux recevoir un coup sur la tête pour te rafraîchir la mémoire ? Elle met une main devant son visage : -Non, s'il te plaît, ne me fais pas rappeler ce temps lointain où je recevais une raclée chaque fois que le déjeuner n'était pas prêt à l'heure, ou lorsque la marmite oubliée brûle sur le feu... -Cela ne tient donc qu'à toi... Ma patience a des limites, tu le sais bien. -Alors écoute : Mordjana n'est pas malheureuse en ménage, elle est plutôt en bons termes avec son mari et sa belle-famille. Samir l'aime et la respecte... -Je l'ai remarqué lors de sa visite chez nous, c'est un brave garçon, et ce n'est pas de lui que le mal viendra. -Heu... Non... Bien sûr que non... Cependant, Mordjana ne pourra pas être totalement heureuse si elle n'a pas d'enfant... Il hoche la tête : -Je le conçois moi aussi. Qu'attendent-ils donc pour avoir des enfants ? -Ils attendent la clémence divine.... Ameur fronce les sourcils. Il commençait enfin à saisir le sens des préoccupations de sa petite-fille : -Tu veux dire que Mordjana n'arrive pas à enfanter ? -Heu, Mordjana a consulté des médecins, et Samir aussi. Ils sont tous les deux en excellente santé... Mais ils n'arrivent pas à concevoir un enfant. Plus le temps passe et plus le désespoir gagne ta petite-fille. -Uniquement ma petite-fille... -Surtout elle Ameur... Mordjana aime Samir et veut le combler par la venue d'un enfant. -Et lui ? -Lui aussi aimerait être père bien sûr, mais il est moins impatient qu'elle, et avait été jusqu'à lui proposer l'adoption dans le cas où tous leurs espoirs de voir leur rêve se réaliser sont anéantis. -Et Mordjana refuse cette fatalité. -Oui... C'est pour cela qu'elle est venue vers nous, vers moi. Elle avait entendu parler de certaines thérapies traditionnelles, et je l'ai emmenée chez Lla Sakina pour des massages. -Lla Sakina ? La vieille matrone ? -Oui... Elle est plutôt optimiste, et a demandé à Mordjana de repasser la voir pour d'autres séances. Ameur hoche la tête : -Et tout cela se faisait à mon insu... Mimouna hoche la tête : -Je ne pensais pas que le sujet allait t'intéresser... C'est plutôt une affaire de femmes.. (À suivre) Y. H.