Grâce à un plan de charge des plus avantageux dont il a bénéficié de la part des pouvoirs publics, le groupe Cosider, spécialisé dans le bâtiment et les travaux publics, jouit actuellement d'une bonne santé financière. Les marchés que l'Etat lui a attribués jusqu'à fin 2014, d'une valeur globale de plus de 600 milliards de dinars, mettent l'entreprise à l'abri de toute perturbation durant les quatre années à venir. Son P-DG, Lakhdar Rekhroukh, affirme qu'environ 193 milliards de dinars du montant total de ce plan représentent les nouvelles affaires acquises par les différentes filiales du groupe. Cette faveur inouïe, accordée par le gouvernement dans l'attribution des marchés publics, lui a valu une amélioration de ses résultats financiers pendant l'exercice précédent. Le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 112 milliards de dinars en 2014, en hausse de 30% par rapport à celui de l'année écoulée qui s'était établi à 78,4 milliards de dinars. Selon un bilan présenté par Lakhdar Rekhroukh, lors d'une cérémonie organisée, mercredi dernier, en hommage aux cadres de la société, le chiffre d'affaires (CA) a atteint les 102% des prévisions qui tablaient sur un CA de 110 milliards de dinars. Ce qui a donné lieu à un bénéfice net de l'ordre de 17 milliards de dinars avec une contribution de quatre milliards de dinars aux recettes fiscales nationales. Ainsi, la valeur ajoutée, maintenue à hauteur de 50% de l'activité du conglomérat public de BTPH, a évolué de 34% en 2014 par rapport à l'année précédente. Néanmoins, le groupe ne veut plus se suffire uniquement de ce soutien effectif acquis auprès des autorités, notamment face à ces lendemains incertains imposés par les méfaits de la crise, provoqués par la chute des prix mondiaux du pétrole. Cosider décide ainsi de diversifier ses ressources en se créant de nouveaux métiers. L'entreprise veut par là même se détacher progressivement de l'"assistance" de l'Etat. Pour préserver ses performances financières, elle n'a d'autre choix que de s'ouvrir à de nouvelles spécialisations. Cosider "se doit de se projeter sur l'avenir pour investir d'autres créneaux proches de ses activités traditionnelles", affirme M. Rekhroukh, qui précise que ces nouveaux métiers seront dévolus à de nouvelles filiales à créer prochainement. C'est dans ce cadre qu'est né récemment, d'ailleurs, le laboratoire pour la recherche et développement (RD) dont les activités sont orientées entre autres vers le domaine des matériaux. "Cette structure permettra de renforcer l'expertise et la performance de la société engineering", explique le P-DG qui vient d'être élu à la tête de l'Union nationale des entrepreneurs publics (Unep). D'autres activités liées à la mise en valeur des terres agricoles, de certaines productions agricoles comme la céréaliculture, le concessionnariat dans différents domaines, surtout, les immeubles, les services et les parkings au niveau des autoroutes sont également évoquées par M. Rekhroukh. C'est de cette "manière" que Cosider pourra "se détacher de la dépendance de l'investissement public". Sur un autre volet, le groupe envisage de mettre en place son propre institut de formation qui devrait contribuer à développer davantage la ressource humaine et améliorer ses performances. Les investissements consentis par le groupe public au cours de l'année 2014 s'élèvent, faut-il le souligner, à quelque 16,5 milliards de dinars avec une création d'emplois de l'ordre de 5 200 postes portant son effectif à 34 000 travailleurs. B. K.