Après la fixation du seuil applicable aux paiements devant être effectués par les moyens de paiement scripturaux à travers les circuits bancaires et financiers, une mesure en vigueur à partir de demain, le gouvernement veut développer le paiement par carte bancaire. "Les banquiers vont se réunir le 2 juillet, pour le développement de la carte de paiement. J'espère que nous arriverons avant juin 2016, à élargir le paiement par carte bancaire", a annoncé, hier, le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, sur les ondes de la radio Chaîne III. Le ministre des Finances affiche de grandes ambitions dans ce domaine. "J'espère que la plateforme de paiement par carte sera élargie sur l'ensemble des communes importantes. Il faut que la monétique se développe comme l'ont été la téléphonie mobile et l'Internet", projette M. Benkhalfa, reconnaissant que notre pays est très en retard, en matière de transactions modernes. L'invité de la rédaction de la Chaîne III, en appelle aux commerçants, au patronat, aux consommateurs et aux banquiers. "J'ai demandé aux banques d'aller vers les commerçants. Nous avons besoin de la mobilisation de tous les commerçants", a indiqué le grand argentier du pays. M. Benkhalfa est revenu longuement sur l'obligation d'utiliser les moyens de paiement scripturaux, notamment le chèque et le virement mais, aussi le prélèvement, la lettre de change et le billet à ordre. "C'est une disposition qui vises trois choses : diminuer le recours au cash, donner du confort et de la sécurité à une clientèle qui ne travaille pas avec des petit montants. Elle permet, également, de recycler progressivement les transactions qui se font, en toute honnêteté, en dehors des banques, parce que les gens ont peur des procédures, et des chèques qui n'arrivent pas", a expliqué le ministre des Finances. "C'est une disposition de modernisation de l'économie. Elle n'est contre personne. La disposition est prise pour bancariser, développer et moderniser", a-t-il insisté, relevant la mobilisation des banques. "Tout l'argent qui arrive aux banques et qui est propre dans sa source, et le bienvenu", souligne le grand argentier du pays, excluant l'argent sale de la démarche. Le ministre a évoqué, dans ce cadre, la réunion avant-hier, des responsables des banques. Il a indiqué que si "les banques algériennes sont crédibles et fortes, elles doivent travailler avec réactivité commercialement". Selon Abderrahmane Benkhalfa, si les gens n'utilisent pas le chèque et le virement, c'est à cause des lenteurs des transactions. "Cela ne durera pas longtemps", s'est engagé le ministre, prévoyant quelques couacs au début de l'opération. M. Benkhalfa a annoncé que des mesures d'accompagnement seront prises dans quelques mois. Moderniser les systèmes bancaire et des assurances, rationnaliser les ressources, faire en sorte que le budget soit efficient, sont les priorités que le ministre s'est fixées. "Je souhaite que le rythme des réformes bancaires soit multiplié par deux dès cette année", a-t-il affirmé, pour arriver à la fin 2016 avec un système bancaire relooké. Sur le plan budgétaire, le grand argentier soutient que "le pays n'est pas dans le rouge". "Nous avons une marge de quelques années. Nous avons des ressources. Cela est dû à une gouvernance prévenante et vigilante du chef de l'Etat et d'une gouvernance pragmatique du Premier ministre", a-t-il estimé. Mais, le ministre a parlé de la nécessité de changer de cap dans l'usage des fonds. "Les acquis sociaux ne seront pas touchés", a-t-il rassuré. "Mais sur le plan économique nous avons besoins de renouer avec la croissance, l'efficience et l'optimisation des ressources", a indiqué le ministre qui a refusé de parler de l'avant-projet de loi de finances complémentaire 2015, tant qu'il n'est pas examiné par le Conseil des ministres. Le ministre s'est contenté d'annoncer que "la loi de finances complémentaire contient plus de dispositions qui encouragent l'activité de l'entreprise productive que de mesures répressives et de mesures à caractère fiscal". En contrepartie, M. Benkhalfa, exige des entreprises "un retour d'ascenseur". Le ministre indique, également que "la révision du dispositif de subventions n'est pas à l'ordre du jour". Sur le carburant, "beaucoup d'alternatives sont à l'étude" souligne le ministre appelant les automobilistes à ne pas gaspiller. M.R.