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UE : le commandant de la force navale en Méditerranée à Alger L'instabilité sécuritaire et la crise des migrants clandestins au menu de sa visite d'aujourd'hui
Jusqu'ici, l'Europe a privilégié l'approche sécuritaire qui est de nature quasiment répressive, également marquée par un flagrant manque de solidarité dans la gestion financière de ce phénomène et l'accueil des migrants interceptés en Méditerranée. Le vice-amiral Enrico Credendino, commandant de l'opération navale de l'Union européenne en Méditerranée, "accostera", aujourd'hui à Alger, pour une visite de travail, a indiqué le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale dans un communiqué. L'opération navale "Eunavfor Med" sera au centre des échanges qu'aura Enrico Credendino, a précisé le communiqué des AE. Cette visite "s'inscrit dans le cadre d'une tournée qui vise à informer les pays de la région sur la nature des missions assignées à cette opération lancée en juin 2015 pour lutter contre les réseaux de trafic des migrants en mer Méditerranée", a ajouté le communiqué de la diplomatie algérienne, dont des extraits ont été repris par l'APS. Depuis juin, Bruxelles a stationné plusieurs navires auprès des eaux territoriales libyennes, d'où le flux de migrants est le plus important, en raison de l'anarchie qui règne dans ce pays voisin depuis la chute de l'ancien régime de Mouammar Kadhafi, fin 2011. L'Europe est pertinemment consciente du peu d'efficacité de cette opération, de nature plutôt préventive, et qui a pour principal objectif de sauver les migrants de la mort. Les pays de la rive sud de la Méditerranée sont aussi du même avis et prônent de lutter en amont contre cette tragédie, en s'attaquant aux causes qui poussent des milliers de personnes à fuir leurs pays d'origine et à tenter la périlleuse traversée de la Méditerranée. Le communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale l'a explicitement précisé, en affirmant que "l'Algérie a toujours plaidé en faveur d'une approche globale dans la prise en charge de cette question, alliant à la fois les impératifs de sécurité, de développement et de respect de la dignité humaine". Jusqu'ici, l'Europe a privilégié l'approche sécuritaire qui est de nature quasiment répressive, également marquée par un flagrant manque de solidarité dans la gestion financière de ce phénomène et l'accueil des migrants interceptés en Méditerranée. La mise en place d'"Eunavfor Med" n'a, toutefois, pas dissuadé ces dizaines de milliers de Syriens, d'Irakiens, de Yéménites, de Somaliens, d'Erythréens, etc., de renoncer à leur "rêve" de vivre enfin "libres" et en "sécurité". Tous les rapports d'enquête des Nations unies et des ONG indépendantes avaient mis l'accent sur la nécessité de résoudre les conflits armés et de soutenir l'instauration d'un régime démocratique dans les pays touchés par le phénomène de l'immigration. Certaines capitales européennes ont même été appelées à cesser leur soutien aux dictatures comme la dictature militaire en Erythrée où les militaires sont derrière le départ, clandestinement et chaque mois, de plus de 5 000 Erythréens. L'absence d'un accord politique fiable en Libye, où l'implantation de l'Etat islamique menace aujourd'hui la sécurité de toute l'Afrique du Nord, mais aussi de l'Europe, oblige l'ensemble des pays du bassin méditerranéen à travailler ensemble pour endiguer les réseaux de migrants et en finir avec ce problème. L. M.