L'ingénieur d'Etat en agronomie retrouve son secteur-mère dans une conjoncture économique particulière. Sid-Ahmed Ferroukhi aura la lourde tâche d'assurer la sécurité alimentaire de l'Algérie. Sid-Ahmed Ferroukhi a toujours rêvé de diriger le secteur de l'agriculture. Le voilà encore secrétaire général au ministère de l'Agriculture en septembre 2012, lorsqu'il est nommé ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques. Sa joie ne fut pas totale, pas de toute façon à la hauteur de ses ambitions. En mai 2015, il y était presque lorsque le jumelage des deux ministères de la Pêche et de l'Agriculture étaient déjà à l'ordre du jour. Mais, encore une fois, la déception. Il aura fallu attendre un peu plus de deux mois plus tard pour voir l'ingénieur d'Etat en agronomie à la tête de son secteur-mère. Un secteur où il a commencé par être directeur général adjoint, puis DG de l'Institut national de la recherche agronomique (Inra). Ensuite, directeur de la régulation et du développement des productions agricoles, avant d'être nommé chef de cabinet, au ministère délégué au Développement rural. C'est son magister en économie du développement rural qui lui vaudra ce poste, affirme-t-on dans son entourage. Hier, lors de la cérémonie de passation de consignes avec le désormais wali de Tipasa, Abdelkader Kadi, une question revenait sur toutes les langues : "Ferroukhi a, certes, toujours souhaité devenir ministre de l'Agriculture, mais est-ce dans une telle conjoncture ?" C'est Abdelkader Kadi qui évoquait lui-même le sujet dans son mot d'adieu. "Je sais qu'il n'est pas facile de gérer le secteur de l'agriculture avec en plus celui de la pêche dans une telle conjoncture économique du pays. C'est pour cela que je souhaite bon courage à notre ami et frère Sid-Ahmed Ferroukhi", a-t-il lancé. L'investissement privé, la nouvelle locomotive Dans son discours de prise de fonctions de ministre de l'Agriculture, du Développement rural, de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid-Ahmed Ferroukhi a ses premiers mots aux opérateurs du secteur : "Voici ma main que je tends aux agriculteurs, aux pêcheurs, aux forestiers et aux éleveurs pour le développement rural et agricole du pays. L'investissement privé sera la nouvelle locomotive du secteur. Ce sont les opérateurs économiques qui font la croissance effective et réelle." Sid-Ahmed Ferroukhi a été, en vérité, placé à la tête de ce département pour relancer le renouveau rural et agricole. Un concept, rappelons-le, conçu et lancé par l'ancien ministre Rachid Benaïssa, qui a fait les frais de la dissidence au sein du FLN avec le retour d'Amar Saâdani, en 2013. Après son départ, la locomotive de structuration puis de professionnalisation des différentes filières agricoles, qu'il a pris le soin de mettre sur les rails pendant plus de quatre ans, a été abandonnée. Les contrats de performance de chaque filière qui étaient trimestriellement évalués ne seront plus ce qu'ils étaient. Sid-Ahmed Ferroukhi, qui a longtemps travaillé aux côtés de Rachid Benaïssa, sera certainement appelé à relancer toute cette dynamique. M. M.