Le personnel du complexe Cevital à Béjaïa vit ces derniers jours au rythme des visites de délégations étrangères. Après avoir reçu les élus du département de la Vendée en France, le président du groupe, Issad Rebrab, a eu à recevoir, hier, trois délégations étrangères. La première conduite par le président de la région Toscane (Italie), Enrico Rossi ; la deuxième, brésilienne, est composée de MM. De Brito et Fernandez Berenguer ; et enfin par la délégation de Keystone dont Hangang Cheg, qui travaille aussi pour un fonds d'investissement chinois, doté de quelque 350 milliards de dollars. La Chine disposerait de réserves de changes colossales : 1 200 milliards de dollars, selon le magazine Alternatives économiques du fait de ses excédents commerciaux. Lors de la conférence de presse, Issad Rebrab a indiqué que le président de la région Toscane est venu constater de visu les installations du groupe Cevital qui a racheté, pour rappel, les aciéries Lucchini pour 400 millions d'euros et qui a repris, insistera-t-il, la majorité des 2 500 travailleurs pour au moins les deux années à venir. Il n'a pas manqué de rappeler l'implication de M. Rossi dans ce dossier. "Grâce à lui, on a acquis le complexe sidérurgique qu'on compte moderniser en vue de réaliser une grande plateforme logistique. On a même des projets dans l'industrie agroalimentaire." Le président Rebrab parle d'un début de concrétisation. Le président de la région Toscane a avoué qu'il a été émerveillé par le complexe de Cevital qui n'a rien à envier à ce qui se fait en Europe. Et qu'il compte, à travers l'investissement de Cevital en Toscane, privilégier d'autres partenariats, pas nécessairement dans le domaine économique, mais aussi culturel et touristique. La Toscane est à peine à une heure et quart de vol de Béjaïa. Une ville avec laquelle la région a un lien historique à travers le mathématicien Leonardo Fibolacchi. Quant à la présence de la délégation brésilienne, Issad Rebrab a affirmé qu'il envisage des investissements dans le nord du pays et ambitionne de faire passer les échanges entre les deux pays, l'Algérie et le Brésil, qui sont présentement de quelque 4 milliards de dollars entre l'import et l'export à 15. "Notre rêve est d'aller à 15 milliards de dollars entre le Brésil et l'Algérie. On importera du sucre roux, du maïs, du soja, des huiles brutes, des haricots, mais aussi du bétail. Et eux importeront des fertilisants, des klinkers ou clinkers — un type de brique partiellement vitrifiée et utilisée pour la construction —, du ciment, etc. Les bateaux partiront chargés, ils reviendront chargés. Et tout le monde est gagnant." Occasion aussi pour le patron de Cevital d'évoquer la mise en activité de la plus grande cimenterie d'Afrique qui va produire 10 millions de tonnes de ciments : 50% destinés au marché local et l'autre moitié à l'export. C'est un investissement de 800 millions d'euros, a-t-il précisé. Et pour financer ses projets à l'étranger, Cevital International "va s'endetter auprès des institutions financières internationales" et des fonds d'investissement. D'où la présence, hier, d'un représentant d'un fonds d'investissement chinois. M. Cheg a indiqué qu'il s'agit là d'une première rencontre avec le groupe Cevital. "On pourra éventuellement financer des projets du groupe à l'étranger. Tout dépendra des discussions que nous allons avoir avec M. Rebrab aujourd'hui ou demain (hier ou aujourd'hui, ndlr)." Cevital étant une entreprise reconnue à l'échelle internationale, "cela ne devrait pas poser de problèmes". Plus encore, dira M. Issekounène, chargé de Cevital International, "c'est les fonds d'investissements qui demandent à accompagner notre groupe". M. O.