"Les derniers développements confirment que l'Algérie est entrée dans une zone de très hautes turbulences", affirme-t-elle. La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a pris, hier, la défense des officiers supérieurs de l'ANP "jetés en pâture", dit-elle, "après avoir servi, des années durant, l'armée et l'Etat". Animant une conférence de presse pour annoncer la tenue les 21 et 22 août prochain de l'université d'été de son parti, Mme Hanoune, qui s'est longuement offusquée de la manière avec laquelle les officiers supérieurs de l'armée ont été remerciés, a estimé que cette façon de faire "fragilise ce corps constitué et, par-delà, l'Etat algérien". "Des infos sont fuitées dans la presse sans qu'il y ait de communiqué officiel en rapport avec ces événements qui se seraient passés à Zéralda. Il n'y a ni confirmation, ni infirmation", relève la porte-parole du PT qui trouve cette situation "plutôt bizarre". Pour elle, "les changements dans les hautes sphères de l'armée sont très sensibles, surtout avec tous les dangers qui rôdent autour de l'Algérie". Et lorsque Mme Hanoune évoque les derniers changements au sein du gouvernement et des wilayas, elle estime que tout cela nous amène à nous interroger "qui décide en Algérie ?". "Les derniers développements confirment que l'Algérie est entrée dans une zone de très hautes turbulences", affirme-t-elle. Interrogée sur la position du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, par rapport à ce qui se passe dans le pays, la SG du PT a assuré avoir demandé à le rencontrer depuis janvier dernier. "Je n'ai pas reçu de réponse, ni positive ni négative", affirme-t-elle, indiquant avoir déjà été reçue par le passé par le chef de l'Etat, soit à sa propre demande, soit à la demande du chef de l'Etat. Ce qui amène Mme Hanoune à déclarer qu'"il n'y a pas de boussole politique dans le pays". Elle va même jusqu'à parler de "décomposition accélérée de l'Etat", tout en relevant qu'"heureusement il y a des responsables qui résistent à différentes échelles de l'Etat". Mme Hanoune a, par ailleurs, tenu à saluer le "courage" du désormais ex-ministre du Commerce, Amara Benyounès, qui, d'après elle, a été remercié pour avoir évoqué les problèmes des surfacturations, des containers vides, des licences d'importation gênant par là "l'oligarchie et les barons des containers". Elle n'a pas hésité, à ce propos, à pointer du doigt les concessionnaires automobiles qui ont demandé la tête de Benyounès. "Il y a des gens qui gèrent l'Etat comme une propriété privée", finit-elle par lâcher. "L'empreinte des intérêts occultes existe", assure-t-elle. Passant en revue les changements prévus par la loi de finances complémentaire pour 2015, Mme Hanoune estime que "le texte répond aux exigences de l'oligarchie", avec, notamment, la baisse prévue de la TAP qui sonnera, explique-t-elle, la mort des collectivités locales. "On est dans l'austérité, alors que les intérêts de l'oligarchie sont sauvegardés", indique-t-elle, dénonçant les dernières propositions faites par la délégation du FCE au Premier ministre. "C'est un programme de destruction du pays", estime-t-elle. Pour elle, "si les propositions sont retenues, ce sera tout droit la Grèce". H. S.