Toute occupée à dénoncer l'oligarchie qui, à l'en croire est au pouvoir, Louisa Hanoune a réagi du tac au tac aux propos de Amar Saâdani la concernant. A partir de la ville de Skikda où elle animait un meeting, hier, la secrétaire générale du PT a voulu apporter quelques éclaircissements, dont le feu vert de Abdelaziz Boutelika pour l'entretien qu'elle a eu avec le chef d'état- major de l'ANP. «Gaid Salah m'a reçue avec l'accord de Bouteflika», a soutenu Mme Hanoune. Elle n'a pas manqué d'accuser ouvertement le secrétaire général du FLN d'avoir menti sur le contenu de l'entretien. Et la première responsable du PT de révéler: «Saâdani ment lorsqu'il parle à ma place du contenu de la discussion que j'ai eue avec Gaid Salah.» Pour Mme Hanoune, son tête-à-tête avec le vice-ministre de la Défense n'avait rien d'anticonstitutionnel. Elle en révèle la partie en rapport avec les accusations de Saâdani en affirmant ceci: «Il m'a affirmé que l'Armée est une armée républicaine et jamais je ne lui ai demandé de s'immiscer dans la vie politique.» La réponse de Mme Hanoune vaut une mise au point cinglante au patron du FLN, mais n'éteint pas pour autant le feu d'une nouvelle polémique naissante sur un sujet qui allait sortir de la sphère politico-médiatique avec les assurances apportées par Ouyahia, mais auquel Saâdani semble vouloir lui donner une seconde vie. Et ce ne sera pas la secrétaire générale du PT qui jouera l'apaisement, elle qui ne s'est jamais laissée faire sur des questions qu'elle estime dans l'intérêt du pays. Aussi, Louisa Hanoune ne se gêne pas de retourner l'accusation d'anticonstitutionnalité à Amar Saâdani en l'accrochant sur les attaques qu'il a dirigées contre le général Toufik. «C'est Saâdani qui a porté atteinte à l'unité de l'ANP en s'attaquant à l'un de ses démembrements, le DRS», a-t-elle déclaré.