L'assassinat, vendredi, d'un officier et d'un sous-officier de l'ANP dans la wilaya de Skikda, repose la question de la sécurité, près de dix ans après la mise en application de la loi portant Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Un commandant de l'ANP a été tué et un sous-officier gravement blessé, vendredi vers 17h, dans une embuscade tendue par un groupe terroriste au lieudit Oued Zeggar, sur la RN43, dans la commune d'Aïn Kechra, à 75 kilomètres au sud-ouest de Skikda. Les militaires étaient en opération de ratissage dans cette région montagneuse du massif de Collo faisant jonction avec les monts de Jijel, connue pour sa densité forestière et difficile d'accès. Selon nos sources, les militaires ont été surpris par des tirs nourris par au moins 5 terroristes embusqués sur les hauteurs. La riposte, qui a été immédiate, a permis de limiter les dégâts. Cependant, un haut gradé a été tué sur le coup, tandis qu'un sous-officier a été grièvement touché lors de l'accrochage. Ce dernier a été évacué vers l'hôpital de Tamalous avant d'être transféré vers l'hôpital militaire Ali-Mendjeli, à Constantine, étant donné la gravité de son état. Une vaste opération de ratissage, appuyée par des hélicoptères, a été engagée par les services de sécurité, après l'arrivée des renforts, pour rechercher les terroristes qui ont pris la fuite après l'attentat. Hier, des informations non encore confirmées et relayées par plusieurs sources locales faisaient état de trois terroristes abattus, alors que le ratissage était toujours en cours. Cet attentat terroriste, dans une région qui a connu une certaine accalmie, est d'autant plus inquiétant qu'il prolonge une résurgence de l'action terroriste ciblant les services de sécurité. Il intervient, en effet, moins d'un mois après l'attentat sanglant perpétré à Aïn Defla contre une section de l'ANP qui effectuait une mission de reconnaissance. C'était le jour de l'Aïd. L'attentat, l'un des plus meurtriers commis contre les éléments de l'Armée populaire nationale, a coûté la vie à 13 soldats. L'attentat de vendredi à Skikda réveille de vieilles peurs chez les populations locales, même si, s'agissant de la localité où il a été perpétré, l'activité terroriste n'a pas été vraiment significative par le passé, contrairement aux localités voisines de Jijel. En effet, l'attentat de vendredi est le troisième perpétré à Oued Zeggar depuis l'avènement du terrorisme en Algérie. Le premier, qui remonte au 11 août 2008, avait fait 10 morts parmi les forces de sécurité dont 8 policiers de la BMPJ de la sûreté de la wilaya de Skikda qui revenaient d'une mission de sécurisation de la RN43, entre Skikda et Jijel, pour le passage d'une délégation officielle. Le second attentat date de 2011. Une ambulance — dont le conducteur a été criblé de balles — avait été prise pour cible. A. B